Page 72 - Traité de chimie thérapeutique 6 Médicaments antitumoraux
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28 GÉNÉRALITES SUR LES MÉDICAMENTS ANTTTUMORAUX
Tableau 1 : Classification des désordres hématologiques engendrés chez l'adulte
grade 0 grade 1 grade 2 grade 3 grade 4
leucocytes (G/L) > 4,0 3,0-3,9 2,0-2,9 1,0-1,9 <1
granulocytes (G/L) > 2,0 1,5-1,9 1,0-1,4 0,5-0,9 < 0,5
plaquettes (G/L) > 100 75-99 50-74 25-49 < 25
hémoglobine (g/L) > 110 95-109 80-94 65-79 < 65
(mM/L) > 6,8 5,6-6,7 4,9-5,8 4,0-4,9 < 4,0
hémorragies pertes de sang
(unités transfusionnelles absence pétéchies modérée moyenne importante
nécessaires) (0) (1-2) (3-4) (> 4)
G= giga= 10%; hémoglobine exprimée en masse/litre
Les principes actifs antitumoraux peuvent provoquer des anémies par destruction des
cellules-souches hématopoïétiques en voie de différenciation alors que les cellules-sou-
ches autorenouvelables ne sont pas touchées. Ces anémies sont, en général, peu
marquées et réversibles.
En cas de carence prévisible en acide folique par utilisation d'antifoliques
(méthotrexate), le folinate de calcium (cf. chapitre 26) permet de la prévenir.
Dans les autres cas, il s'agit de traitements correctifs où les transfusions- malgré leurs
risques - tiennent leur place.
L'époétine ou érythropoïétine (Epo) recombinante humaine (Eprex, Neorecormon)
- mélange des formes a: [CAS RN 113427-24-0]. [ [122312-54-3] et Yy[130455-76-4] ne
se différenciant entre elles que par les sites de glycosylation- est utilisée pour combattre
les anémies provoquées par le cisplatine.
Le facteur hématopoïétique du Stem Cell Factor (SCF) dont l'équivalent recombinant,
r met-Hu-SCF, de DCI ancestim sera commercialisé sous le nom de Stemgen constitue
un autre palliatif.
1.2. MODIFICATIONS CONCERNANT LES LEUCOCYTES
La leucopénie apparaît quand le nombre global de leucocytes est< 4 000 par µLou mm3
(4.10 ou 4 G/L).
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1.2.1. Leuconeutropénie
La leuconeutropénie (dite modérée de 0,8 à 1,8 G/L, sévère de 0,3 à 0,8 G/L, qualifiée
d'agranulocytose si < 0,3 G polynucléaires neutrophiles/L) est la première manifestation
de la myélosuppression dont la gravité dépend de la sévérité et de la durée. Elle s'accom-
pagne d'accidents infectieux et il peut être nécessaire au début d'un traitement, surtout
nouveau, de déterminer le nadir leucocytaire pardes hémogrammes répétés chaque jour
ou tous les deux jours.
Si la leucopénie reste discrète, il est possible d'envisagerune augmentation des doses
pour la prochaine cure ; au contraire, si elle est très importante, il sera nécessaire de
réduire l'administration suivante.
Les déficits en granulocytes provoqués par l'association de cyclophosphamide et de
cisplatine chez les patientes atteintes de carcinome ovarien avancé peuvent être préve-