Page 77 - Traité de chimie thérapeutique 6 Médicaments antitumoraux
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2. EFFETS INDÉSIRABLES DES MEDICAMENTS DES CANCERS        33

              3.  EFFETS HÉPATIQUES
                         Tableau 5 : Classification des désordres hépatiques
                                   grade 0  grade 1  grade 2  grade 3  grade 4
                 bilirubinémie ( N)  <1,25  1,26-2,5  2,6-5  5,1-10  > 10
                 transaminases (x N)  <1,25  1,26-2,5  2,6-5  5,1-10  > 10
              phosphatases alcalines (x N)  <1,25  1,26-2,5  2,6-5  5,1-10  > 10
             N = limites supérieures de la population étudiée : bilirubine sérique < 17 M/L (< 10 mg/L), transamina-
             ses ALAT et ASAT < 35 UI, phosphatases alcalines de 40 à 100 UI (adulte).
               Le méthotrexate manifeste fréquemment une toxicité hépatique avec élévation des
             transaminases (cytolyse) le plus souvent réversible et, en cas de traitement prolongé, de
             fortes doses ou d'irradiation du foie, développement d'une hépatite chronique voire
             d'une fibrose ou d'une cirrhose.
               L'asparaginase entraîne dans près de 20 % des cas des signes d'insuffisance hépa-
             tique (hypofibrinémie, baisse des facteurs de coagulation). Des manifestations de cyto-
             lyse hépatique avec ictère apparaissent notamment avec l'amsacrine, la lomustine, la
             pentostatine ; la mercaptopurine est susceptible de provoquer une cholestase.

             4.   EFFETS UROGÉNITAUX
             Le cisplatine et le carboplatine à fortes doses (à la différence de l'oxaliplatine, semble-
             t-il), mais aussi la cladribine, la mitomycine, la pentostatine... peuvent provoquer des
             néphrites dose-dépendantes et cumulatives avec tubulopathies puis nécroses. La
             néphrotoxicité des complexes du platine peuvent être prévenues par l'amifostine, le
             méthotrexate, capable ainsi que son métabolite de précipiter dans les tubules, peut pro-
             voquer une augmentation de la créatinine susceptible d'évoluer vers une insuffisance
             rénale irréversible.
               Les cystites avec hématuries éventuelles sont le fait de l'ifosfamide surtout, du cyclo-
             phosphamide et du trophosphamide, générateurs d'acroléine toxique que l'association
             d'un composé à fonction thiol tel que le mercapto-2-éthane sulfonate de sodium : mesna
             (Uromitexan, cf. chapitre 6) permet d'éviter ou de llmiter.
                         Tableau 6 : Classification des désordres urinaires
                            grade 0  grade 1    grade 2  grade 3  grade 4
                  cystite   absence  dysurie    douleur  hématurie,  ulcération,
                                                         douleur  nécrose
             urémie ou créatinémie <1,25  1,26 -2,5  2,6-5  5,1-10  > 10
                   (x N)
               protéinurie (g/L)  aucune  <3     3-10     > 10  syndrome
                                                                néphrotique
                 hématurie  aucune  microscopique macroscopique macroscop.  anurie
                                                        + caillots  obstructive
             N= limite supérieure de la valeur normale : urée 2,5 à8,3 mM/L (0,15 à 0,5 g/1), créatinine 50 à 100 ML
             (5,7 à 11,3 g/) chez la femme, 65 à 120 ML(7,3 à 13,6 g/L chez l'homme).
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