Page 81 - Traité de chimie thérapeutique 6 Médicaments antitumoraux
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2. EFFETINDESIRABLES DES MEDICAMENTSDES CANCERS          37

             7.2.  MANIFESTATIONS PIGMENTAIRES
              La bléomycine entraîne une dermite hyperkératosique ou érosive des paumes, des plan-
             tes et de la face d'extension des genoux ou des coudes. Des mélanodermies apparais-
             sent avec le busulfan et le fluorouracile.
               De nombreux antitumoraux provoquent un arrêt de la croissance des ongles avec
             apparition de sillons hyperpigmentés et hyperfragilité (onychodysplasie).
             7.3.  LÉSIONS ÉRYTHÉMATOSQUAMEUSES
             Le syndrome « mains-pieds » est le fait du fluorouracile surtout et de la bléomycine. Des
             érythèmes des territoires irradiés pouvant allerjusqu'à la nécrose sont fréquents surtout
             avec la dactinomycine mais aussi avec la bléomycine, la doxorubicine, l'idarubicine et la
             mitomycine.

             7.4.  LÉSIONS DES MUQUEUSES
             Le méthotrexate, la bléomycine, l'irinotécan, le topotécan, la dactinomycine la doxoru-
             bicine, la mitomycine peuvent provoquer vulvites, vaginites, anites. Des conjonctivites,
             en relation avec l'élimination lacrymale lors de l'administration de doses élevées de
             méthotrexate, de cytarabine, d'étoposide, sont rapportées. Les xérostomies (sécheresse
             de la cavité buccale) apparaissant lors de la radiothérapie des tumeurs ORL peuvent être
             prévenues par l'amifostine.
             7.5.  RÉACTIONS ALLERGIQUES
             Des œdèmes, des éruptions cutanées, des chocs sont possibles avec de nombreuses
             substances mais de manière imprévisible. Cependant, ce sont bléomyclne, méthotrexate
             téniposide et paclitaxel qui sont cités plus souvent à propos de ce type d'effet indésirable.

             8.   NEUROTOXICITÉ
             Dans la série des complexes du platine, des neuropathies périphériques sont signalées
             après des traitements prolongés (4 à 7 mois) ainsi que des pertes du goût et de la sen-
             sibilité. Ceci impose une attention accrue chez des patients traités au carboplatine après
             avoir été traités au cisplatine. De même, dans cette série, l'ototoxicité uni ou bilatérale
             avec bourdonnements et perte auditive portant sur les hautes fréquences est monnaie
             courante ; elle est aggravée et de fréquence accrue avec la répétition des doses.
               Les alcaloïdes de Vlnca provoquent atteintes sensorielles avec paresthésies, névrites
             périphériques, abolition des réflexes ostéotendineux, iléus paralytique, crises convulsi-
             ves (vincristine surtout, pouvant nécessiter un traitement antiépileptique), céphalées,
             syndromes dépressifs ...
               Avec le méthotrexate, si à faibles doses, il s'agit surtout de troubles cognitifs de
             l'humeur, de dysesthésles crâniennes, à fortes doses ou lors d'administration par voie
             intrarachidienne, Il s'agit de confusion, de paraplégies, d'ataxies, de dyskinésies, de
             leucoencéphalopathies, de coma.
               L'asparaginase et l'ifosfamide à un degré moindre provoquent somnolence, coma et
             ataxie cérébelleuse.
               Le cyclophosphamide peut provoquer une sécrétion accrue d'hormone antidiurétique
             avec risque de cystite que l'administration de diurétique peut prévenir.
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