Page 76 - Traité de chimie thérapeutique 6 Médicaments antitumoraux
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32 GÉNÉRALITÉS SUR LES MEDICAMENTS ANTTTUMORAUX
- Forte, de 60 à 90 % : actinomycine D, altrétamine, carboplatine, carmustine, cispla-
tine < 75 mg/m 2 , cyclophosphamide, interleukine 2 (IV), lomustine, méthotrexate
> 200 mg/m°, plicamycine, procarbazine.
- Modérée, de 30 à 60 % : amsacrine, asparaginase, daunorubicine, doxorubicine, épi-
rubicine, fludarabine, fluorouracile, fotémustine, gemcitabine, irinotécan, mitomycine,
mitoxantrone, oxaliplatine, pentostatine, raltitrexed, topotécan.
- Basse, de 10 à 30 % : bléomycine, cladribine, cytarabine à faible dose, docétaxel,
étoposide, hydroxyurée, ifosfamide, interleukine 2 (SC), melphalan, mercaptopurine,
méthotrexate à faible doses, navelbine, paclitaxel, tamoxifène, téniposide, thiotépa,
vincristine, vindésine, vinblastine.
- Très basse, < 10 % : busulfan, chlorambucil, thioguanine.
Les antiémétiques sont plus efficaces à titre préventif que curatif ; ils appartiennent à
diverses classes pharmacologiquesmais les plus utilisés sont, sans conteste, les antagonis-
tesdes récepteurs 5-HT3 : ondansétron, granisétron, tropisétron, dolasétron ... associés aux
corticoïdes, ils sont spécialement efficaces lors d'administration de complexes du platine.
Sont utilisés aussi des antihistaminiques H, : diphénhydramine, des neuroleptiques :
phénothiazines (chlorpromazine, métopimazine), butyrophénones (halopéridol, dropéri-
dol), benzamides (métoclopramide, alizapride), dompéridone, des anxiolytiques
(benzodiazépines, en cas de vomissements anticipés), des corticostéroides (dexamé-
thasone, méthylprednisolone).
2.2. MUCITE
Les atteintes des muqueuses - surtout buccopharyngées - sont provoquées par l'élimi-
nation salivaire de concentrations élevées de cytotoxiques (étoposide, alkylants) mais
aussi lors de l'utilisation de doses très élevées d'antitumoral (méthotrexate, fluorouracile,
cytarabine, anthracyclines, amsacrine...).
La mucite apparait souvent sous forme de stomatite surinfectée par une mycose buc-
cale ou un herpès, une œsophagite, de la diarrhée compliquée parfois de douleurs ano-
rectales notamment quand un déficit immunitaire se superpose aux agressions de la
muqueuse par les cytotoxiques.
La prévention de ces troubles impose une hygiène buccale stricte (bain de bouche à
la chlorhexidine ou avec des antifongiques) ; quand l'atteinte des muqueuses est déjà
installée des antibiotiques, des antifongiques, des antiviraux sont utilisés.
2.3. TROUBLES DU TRANSIT
Les diarrhées (5 à15% des traitements) sont d'origine multiple. En effet, si certains
traitements ou leurs adjuvants ont des effets stimulants directs, dans d'autres cas, il
s'agit d'une atteinte des muqueuses : diarrhées infectieuses par déséquilibre de la flore
intestinale, diarrhées sécrétoires (irinotécan), colites à cytomégalovirus en cas d'immu-
nodépression sévère.
Les poisons du fuseau que sont la vincristine, la vinblastine, la navelbine exposent spécia-
lement à une constipation, des douleurs abdominales, des occlusions aiguës, des nécroses
et (ou) à des perforations abdominales. Il semble que ceci soit plutôt en relation avec la neu-
rotoxicité (cf. 8.) des alcaloïdes de la pervenche et pour une faible part, des taxoïdes.
Les diverses manifestations d'intolérance digestive sont le plus souvent responsables
de la détérioration de l'état général avec perte de poids - la surveillance de la courbe
pondérale est essentielle - adynamie, réduction des activités domestiques.