Page 397 - Traité de Chimie Thérapeutique 2 : Médicaments Antibiotiques
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CHAPITRE 11
LE
CHLORAMPHÉNICOL
ET DÉRIVÉS
Coordonnateur J. COUQUELET
1. INTRODUCTION
Le chloramphénicol ( ou chloromycétine) est un antibiotique bactériostatique à
spectre large, découvert presque simultanément en 1947 par deux groupes dif-
férents de chercheurs aux Etats-Unis. La première équipe de l'Université de Yale
(J. Erlich. Q. Bartz, R. Smith, D. Joslym et P. Burkholder) étudiait une souche
en provenance d'un champ vénézuélien situé aux abords de Caracas ; la seconde
équipe ( H. Carter, D. Gottlieb et H. Anderson) étudiait une souche en provenance
d'une terre d'Illinois et qui se révéla par la suite identique à la première. Cette
nouvelle souche reçut le nom de Streptomyces venezuelae, et, de la culture de
ce mycélium, Bartz isola le chloramphénicol.
Moins de deux ans après, la structure de la molécule ainsi qu'une première
synthèse totale étaient publiées. Sa fabrication par synthèse devint rapidement
le seul procédé utilisé.
Les études in vitro et chez l'animal révélèrent que cet antibiotique était actif
sur des bactéries à Gram + et à Gram -, mais aussi, dans une certaine mesure
contre les Rickettsies et certains «gros virus». Les premiers essais sur l'homme
furent tentés sur les malades atteints de typhus exanthématique. Or, parmi les
malades traités, quelques-uns étaient atteints également de fièvre typhoïde et leur
état s'améliora sous l'effet de l'antibiotique. Le chloramphénicol est devenu ainsi
le traitement de choix de la fièvre typhoïde, bien que son action sur la typhoïde
expérimentale de la souris se soit révélée très faible. Son succès, dans le traite-
ment de cette maladie, qui lui a valu en France le nom commercial de TIFOMY-
CINE, ainsi que dans le traitement du typhus, fut dès 1950 terni par la découverte
de ses redoutables accidents sanguins.
Si de nombreux analogues ont été préparés, aucun n'offre à ce jour, une acti-
vité significativement supérieure à celle de la substance naturelle.