Page 103 - Chimie organique - cours de Pau 2- Brigitte Jamart
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Partie 1 ■ Chimie organique générale


                     (a)      z              (b)    z         z             (c)



                                                                                              T,

                                   sp




                                                       T,
                   y

                                Figure 4.4 La triple liaison« acétylénique », C=C.
                  Dans le carbone digonal (a), l'orbitale 2p, a été hybridée avec l'orbitale 2s et il subsiste deux orbitales
                  p naturelles, 2p et 2p,.
                  Le recouvrement coaxial de deux orbitales hybrides sp (représentées ici par leurs axes) donne la
                  liaison cr (b). Le recouvrement latéral des deux orbitales 2p d'une part, et 2p, d'autre part, donne les
                  deux liaisons T.

                 On notera que la théorie de l'hybridation des orbitales conduit, par une voie totalement différente,
         2     aux mêmes résultats sur le plan géométrique que le modèle des répulsions (modèle V.S.E.P.R., règles
               de Gillespie). L'hybridation est un élément d'une théorie générale de la liaison chimique, alors que le
         chap. 2,  modèle V.S.E.P.R. n'y prétend pas, mais la facilité de sa mise en œuvre et la validité des conclusions
         § 2.2.1
               auxquelles il conduit lui donnent son intérêt.



               'aesion4.
         p        La théorie de l'hybridation peut s'appliquer à d'autres éléments que le carbone. Connaissant la

                  géométrie de la molécule d'ammoniac NH, peut-on penser que l'azote y est hybridé? Si oui, de
         hap. 2,
         § 2.2.2  quelle façon?
                                                                                               __,J



               4.3    LA POLARISATION DES LIAISONS

               Lorsqu'une covalence unit deux atomes identiques (H-H, Cl-Cl) le doublet commun est égale-
               ment partagé entre eux. Il se trouve en moyenne à égale distance des deux noyaux et l'ensemble du
               nuage électronique est symétrique par rapport au plan perpendiculaire à l'axe de la liaison, équidistant
               des deux noyaux. Le barycentre des charges positives (noyaux) coïncide avec celui des charges néga-
               tives (électrons).
                 Mais si les deux atomes ne sont pas identiques (HCl, CO) celui qui est le plus électronégatif attire
               plus fortement le doublet. Le nuage électronique n'est plus globalement symétrique; il est déplacé
               vers l'élément le plus électronégatif, autour duquel la densité électronique, est plus forte. Le bary-
               centre des charges positives ne coïncide plus avec celui des charges négatives et on dit, en ce cas, que
               la liaison est polarisée.
                 Ayant plus ou moins accaparé le doublet, l'élément le plus électronégatif présente un excès de
               charge négative. Par voie de conséquence, l'autre présente au contraire un déficit de charge négative,
               ou encore un excès de charge positive. On note ces charges 8+ et 8- (delta+ et delta-) :

                                                      0+     6
                                                      H      CI



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