Page 104 - Chimie organique - cours de Pau 2- Brigitte Jamart
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Chapitre 4 ■ La structure électronique des molécules













                                                             li+           6
                         H----H                              H----CI
                                Figure 4.5 La polarisation d'une liaison.
           Le nuage électronique de H, est symétrique ; celui de HCI est déformé par la forte électronégativité
           du chlore, qui attire plus fortement les électrons de liaison. (Les points ne représentent pas chacun
           un électron; ils représentent les positions dans lesquelles on trouverait les électrons si on pouvait les
           photographier un très grand nombre de fois et superposer ensuite les photographies. La densité de
           points suggère la plus ou moins grande densité électronique dans une région).
           La molécule présente un pôle positif et un pôle négatif La valeur absolue des charges 8+ et 8-
        dépend de la différence d'électronégativité entre les deux éléments. Elle varie entre O et 1, si l'on
        prend pour unité la valeur absolue de la charge de l'électron. La valeur O correspond à une liaison
        covalente non polarisée, et la valeur 1 à la charge que porteraient les deux atomes si le doublet était
        totalement accaparé par l'un d'eux, et n'était plus un doublet partagé. Dans ce cas, en effet, l'élément
        le plus électronégatif, bien qu'ayant capté deux électrons, n'en aurait gagné qu'un, puisque l'un des
        deux avait été fourni par lui. Réciproquement, l'autre atome aurait perdu un électron (et non deux).
           Le bilan global de ce cas-limite est donc le transfert d'un électron del' élément le moins électroné-
        gatif au plus électronégatif. Le résultat est la formation de deux ions :

                             ~
                           A'     .B> A[]       B:   (Bplus électronégatif que A)

           On parle alors de liaison ionique ou d'interaction ionique. Il s'agit cependant d'une situation
        limite, dont on s'approche d'autant plus que la différence d' électronégativité entre les deux éléments
        est plus grande, mais qui n'est jamais réalisée à 100 %. Même entre Na et F, situés aux extrêmes de
        l'échelle d' électronégativité, les charges ô n'atteignent que± 0,90.

         Cette situation est donc très rare dans les composés organiques, qui ne contiennent généralement pas
         des éléments d'électronégativités très différentes (le carbone se situe «au milieu» de l'échelle d'électro-
         négativité et aucun autre élément ne peut donc avoir avec lui une très grande différence d'électronégati-
         vité). On peut cependant citer, comme « quasi-ionique », la liaison oxygène-métal dans les sels d'acides
         organiques, dont l'acétate de sodium CH,COO Nat est un exemple.




        'ouesion4.c
           Dans les formules suivantes, placez les 8+ et 8- exprimant la polarisation des liaisons entre le
           carbone et l'hétéroatome (atome autre que H) auquel il est lié:
           a) H,C OH b)HC=C-Na c)H,C-NH, d)H,CMgCH, e)H,C CI
           Peut-on classer ces molécules en fonction de la charge portée par le carbone (du plus grand 8+ au
           plus grand 8-, en valeur absolue)?
           N.B. Une table d'électronégativités se trouve en annexe.







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