Page 130 - Traité de Chimie Thérapeutique 4 Médicaments en relation avec des systèmes hormonaux
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2. MÉDICAMENTS DU DIABÈTE SUCRÉ. UTILISABLES PAR VOIE ORALE   91


           13.  UTILISATIONS THÉRAPEUTIQUES
           Seul le DNID constitue une indication à l'usage des sulfonylurées, à la condition que
           subsiste une certaine aptitude du pancréas à sécréter de l'insuline. Le test classique­
           ment retenu étudie l'accroissement de production du peptide C en réponse à une
           injection IV de glucagon.
             Les essais menés avec des associations de sulfonylurée et d'insuline, quand per­
           siste une sécrétion des cellules 3 n'ont montré guère de différences par rapport à l'uti­
           lisation de sulfonylurée seule, du moins en ce qui concerne le contrôle glycémique ;
           par contre, cela permet de diminuer la dose d'insuline. L'utilisation de sulfonylurée
           dans la journée et d'insuline la nuit permet peut-être de limiter les phénomènes
           d'échappement thérapeutique.
             Le traitement par une sulfonylurée apparaît capable d'exercer divers effets béné­
           fiques.
           Normalisation de la glycémie
           Ceci reste logiquement le but essentiel à atteindre pour éviter les accidents aigus et
           les complications du diabète. II faut toujours considérer que le risque cardiovasculaire
           est augmenté dès que s'installe un état prédiabétique.
             Le régime alimentaire seul est souvent capable de réduire l'hyperglycémie à jeun
           mais ne peut rétablir complètement l'état euglycémique. L'association de mesures
           diététiques et de prises de sulfonylurée est donc préconisée et permet ainsi de retar­
           der le passage d'une intolérance au glucose au DNID et aussi de réduire la morbidité
           et la mortalité cardiovasculaires.
           Amélioration de la libération d'insuline
           La faiblesse de la quantité d'insuline libérée et surtout le retard de cette sécrétion lors
           de la prise d'aliments ou de glucose caractérisent le DNID, même dans sa phase pré­
           coce et les mesures diététiques sont souvent difficiles à faire admettre aùx patients,
           surtout à ce stade de la maladie.
             Les sulfonylurées d'action brève peuvent améliorer la libération d'insuline - tant en
           quantité qu'en ce qui concerne la chronologie - et par conséquent le contrôle de la
           glycémie postprandiale ; naturellement le respect des consignes alimentaires reste
           essentiel.
           Amélioration de l'action de l'insuline
           Il est bien établi que la résistance à l'insuline qui apparaît précocement dans le DNID
           peut être améliorée par des mesures diététiques conduisant à une réduction pondérale.
             Les sulfonylurées diminuent cette résistance à l'insuline, sans doute en accroissant
           la disponibilité de l'hormone et aussi par réduction de l'hyperglycémie. Cet effet ne
           s'exerce pas dans le DID.
           Interruption du "cycle infernal" de l'hypoglycémie
           L'hyperglycémie diminue à la fois la vitesse et l'importance de la libération de l'insu­
           line, mais aussi son efficacité ; ce qui signifie qu'un dysfonctionnement des cellules 3
           conduit à une dégradation des effets de l'insuline et réciproquement. Chaque terme
           est ainsi capable d'aggraver l'autre, d'où la notion de ''cycle infernal".
             L'efficacité des sulfonylurées pour briser ce cycle est une justification de la préco­
           cité des traitements.
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