Page 129 - Traité de Chimie Thérapeutique 4 Médicaments en relation avec des systèmes hormonaux
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           12.   INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES

           Diverses causes sont susceptibles d'entraîner des interactions médicamenteuses.
           Parmi celles-ci :
           -  déplacement des sulfonylurées de leurs liaisons aux protéines plasmatiques ; il
             s'agit surtout de composés à caractère acide et se fixant intensément aux pro­
             téines plasmatiques),
           -  diminution de la clairance rénale et (ou) hépatique des sulfonylurées.
           Dans ces deux derniers cas, le site de métabolisation principal du médicament est
           déterminant ainsi que l’existence d'une éventuelle insuffisance rénale et surtout hépa­
           tique pouvant être majorées par l'âge. Naturellement, certains principes actifs médica­
           menteux peuvent exercer plusieurs de ces effets :
           -  les produits possédant également des effets hypoglycémiants intrinsèques poten­
             tialisent ceux des sulfonylurées,
           -  les médicaments pourvus de propriétés diabétogènes qui peuvent s'opposer, au
             moins partiellement, à l'action des hypoglycémiants, soit de manière intrinsèque,
             soit en amplifiant leur métabolisation.
             La liste des principes actifs susceptibles de conduire à des incidents ou des acci­
           dents quand ils sont associés aux sulfonylurées est longue et ne seront cités ici que
           ceux les plus fréquemment signalés dans la littérature.
           Contre-indication formelle
             Le miconazole (Daktarin), par voie orale, est capable d'augmenter l'effet hypoglycé­
           miant avec risque de coma.
           Associations pouvant d’entraîner une potentialisation des hypoglycémies
           - Les anti-inflammatoires non stéroïdiens dont les salicylés, les coumariniques, les
             sulfamides antibactériens, les fibrates, etc., provoquent surtout des risques de
             déplacement accru des protéines plasmatiques ; les sulfonylurées de deuxième
             génération semblent présenter un risque plus faible car leur mode de fixation est,
              en partie, de nature non-ionique.
            - Le probénécide, la sulfinpyrazone, etc., réduisent nettement la clairance rénale
              alors que la ranitidine, les IMAO diminuent l'épuration hépatique ; il en est de même
              avec la plupart des médicaments inhibiteurs d'enzymes (IEC). L'allopurinol, doué
              d'effet inhibiteur, présente un risque spécialement important en cas d'association
              avec le chlorpropamide chez l’insuffisant rénal.
            - Les p bloqueurs masquent certains symptômes de l'hypoglycémie (tachycardie,
              palpitations) ; les produits non cardiosélectifs augmentent la sévérité et l'incidence
              des hypoglycémies.
            - La perhexilline, la pentoxifylline (à dose forte, par voie parentérale), le chloramphé-
              nicol, les tétracyclines peuvent exercer aussi des effets potentialisateurs.
            Médicaments à effets diabétogènes
            -  la chlorpromazine à dose >100 mg/j (diminution de la libération d'insuline),
            -  les glucocorticoïdes par voie locale ou générale (avec parfois cétose par diminution
              de la tolérance aux glucides), le tétracosactide, l'hormone de croissance,
            -  les progestatifs macrodosés,
            -  le danazol,
            -  les p2-stimulants (salbutamol, terbutaline...),
            -  les salidiurétiques, etc.
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