Page 136 - Traité de Chimie Thérapeutique 4 Médicaments en relation avec des systèmes hormonaux
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           2 MÉDICAMENTS DU DIABÈTE SUCRÉ UTILISABLES PAR VOIE ORALE

           C. BIGUANIDES


           1. HISTORIQUE
          C'est dès 1918 qu'apparaît la relation entre l’hypoglycémie observée, par exemple
          après ablation des parathyroïdes, et la présence dans le sang d'importantes quantités
          de guanidine (figure 1).
                                    H2N-C-NH2
                                        II
                                        NH
          Figure 1 : Guanidine
            Cette dernière s'étant révélée trop toxique, des guanidines substituées ont été tes­
          tées ainsi que divers produits naturels dont, par exemple, la galégine (3-méthylbutén-
          2-ylguanidine), extraite de graines de Galega officinalis comportant le pharmacophore
          guanidine très basique (pKa de l'ordre de 13). Ensuite, ce sont des bisguanidines
          symétriques telles que les synthalines (figure 2) qui ont été essayées.


                          H2N-C-NH-(CH2)n-HN — C-NH
                               Il               II   2
                               NH               NH
          Figure 2 : Synthalines

            La synthaline A (n = 10) fait rapidement montre d'une grande toxicité ; l'analogue B
          (n = 8) est commercialisé jusqu'au début des années 40, puis retiré en raison des
          désordres hépatiques qu'il engendre.
            Il faut attendre 1957 pour que les guanidines retrouvent droit de cité dans le
          domaine des traitements du diabète sucré non insulino dépendant avec les bigua-
          nides (tableau 1), composés résultant formellement de la condensation de deux molé­
          cules de guanidine avec élimination d'ammoniac. Là encore, ce sont des dérivés N-
          substitués, c'est-à-dire porteurs d'une copule lipophile dont la nécessité avait été
          montrée avec les synthalines. Sont ainsi utilisées : la phenformine (dont la toxicité se
          révèle plus tard trop importante), la buformine, mais seule la metformine demeure
          d'usage courant dans de nombreux pays.


          2. STRUCTURES - NOMENCLATURE

          Les biguanides (tableau 1) reçoivent des dénominations chimiques utilisant le suffixe
          biguanide :
          1,1-diméthylbiguanide : metformine,
          1-(2-phényléthyl)biguanide : phenformine,
          1 -butylbiguanide : buformine.
            Leurs DCI utilisent le segment-clé formine comme suffixe.
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