Page 488 - Traité de Chimie Thérapeutique 4 Médicaments en relation avec des systèmes hormonaux
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7. ESTROGÈNES 449
7. ESTROGÈNES NON STÉROÏDIENS
7.1. DÉRIVÉS DU STILBÈNE
Dans les années 1930, Dodds et ses collaborateurs montrent que des dérivés phéno
liques du benzène, en particulier le 4,4'-dihydroxystilbène, peuvent provoquer l'œs-
trus chez la rate castrée {Nature, 1936,137, 996).
Poursuivant ses investigations sur des dérivés de l'anole (obtenu par déméthylation
de l'anéthole), il observe une activité estrogénique due en fait à une impureté
(~ 0,01 % !) de l'anole : l'hexestrol, qui se forme lors de la réaction de déméthylation
{Nature, 1938, 142, 1121). Le diéthylstilbestrol et le diénestrol présentent une activité
estrogénique encore supérieure (trois fois supérieure à celle de l'estrone) {Nature,
1938, 142, 34).
La comparaison des structures de ces dérivés et d'autres produits analogues a,
a posteriori, conduit à la théorie des "cycles potentiels".
R=CH3: anéthole
R=H : anole hexestrol
4,4'-dihydroxystilbène diéthylstilbestrol
diméthyléthylstilbestrol diénestrol
Parmi les dérivés du stilbène, ceux de type trans sont de loin les plus actifs. Dans
leur cas, la position relative des atomes d'oxygène des fonctions phénoliques est la
même que celle des atomes d'oxygène correspondants de l'estradiol. Ceci a pu être
démontré par des études radiocristallographiques de Giamello (Gazz. Chim. Ital.,
1944, 71, 667) qui montrent en outre que le diéthylstilbestrol et l’estradiol sont des
molécules de dimensions voisines. D'ailleurs, elles syncristallisent et sont isomorphes
(H.E. Ungnade étal., J. Amer. Chem. Soc., 1947, 67, 1545).