Page 102 - J'aime autant te hair
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Il m’embrasse à nouveau, comme pour répondre aux provocations.
C’est une belle revanche. Je suffoque, tremblant à la fois, cette fougue
embrase les moindres recoins de ma féminité. Si ça continue, je ne crains
fort qu’il ait remporté la partie, ce jeu devient suffisamment dangereux
pour moi. Il faut que j’y mette en terme tout de suite, où je franchirai une
ligne, celle de non-retour. Brandon l’a si bien deviné, ma réticence le fait
sourire, il a conscience d’avoir franchi un cap, et cette perspective fait
briller dans son regard un enthousiasme malsain. Je mets une certaine
distance entre nous, tentant de reprendre mon souffle, mes esprits par la
même occasion.
_ Ok admettons que nous ayons de l’attirance l’un envers l’autre,
cela ne te donne pas tous les droits sur moi. Je suis sérieuse.
J’ai vraiment l’air stupide. Mais étonnement, son regard ne me fait
plus douter. Brandon est amoureux de moi, cependant, il n’osera pas me
le dire ça ne fait aucun doute. Je sens que l’envie de se justifier le taraude,
mais s’il ne dit rien non plus, comment je fais pour être sûre qu’il ne
cherche pas simplement à abuser de moi ? Je braque mon regard dans le
sien, mais Brandon évite toute confrontation directe, il a besoin
d’encouragement alors je lui prends la main. Cet homme a acquis une
mauvaise habitude avec le temps, ne privilégiant aucun rapport avec la
gente féminine, il a perdu ses instincts de courtisant.
_ Il se passe un truc entre nous Helena, mais je ne saurai dire quoi.
Toi tu essaie de refouler tes sentiments, alors que moi je n’ai pas
l’habitude d’éprouver ce genre de choses. Crois-tu que le jeu touche à sa
fin ?
_ Ce jeu, nous l’avions perdu tous les deux, s’il te plait enterrons la
hache de guerre et soyons plutôt bons amis.
_ Fort bien, mais avant, suis-moi.
_ Quoi ? J’arque un sourcil inquisiteur.
Sans pour autant prendre la peine de répondre, Brandon se met sur
pieds et se dirige à l’intérieur.
_ Où veux-tu qu’on aille ? Je n’irai nulle part avec toi. J’hausse la
voix par instinct de conservation, après tout j’ai ma dignité quand même.
_ Tu n’as aucune raison d’avoir peur, allez viens. S’il te plait
Helena.
Il parait plus confiant que d’ordinaire, ce qui me rend un peu
méfiante, car je peux lire en lui comme dans un livre ouvert.
Qu’est-ce qu’il vient de dire à l’instant ? pourquoi aurai-je peur de
lui. Je me mets sur mon séant afin de l’éprouver.
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