Page 99 - J'aime autant te hair
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tout et puis ça n’a jamais fait de mal à personne. Mais l’approche de
                      Clarisse laisse un peu à désirer. Dire qu’il a fallu qu’elle laisse tomber son
                      champagne sur la chemise du garçon à droite. Quoique chacun ses
                      méthodes, la sienne lui réussit plutôt bien.

                             Je ne mettais pas encore rendu compte de sa présence, mais Auriol
                      est de la partie. Il vient sans aucun doute d’arriver. J’essaie d’établir un
                      contact visuel. Il regarde dans ma direction sans pour autant me voir, alors
                      je lève la main. Cette fois c’est la bonne, son sourire efface tout l’embarra
                      du monde.
                             _ Alors comme ça tu es venu et sur ton trente un en plus.

                             Il a toujours des érections lui ?
                             _ En même temps, on ne m’a pas trop laissé le choix, je suis
                      l’unique parent de Brandon. Cette veste appartenait à Thierry.
                      Il défile un peu, tourne sur le côté, s’admire dans son portable. Quel
                      tombeur.

                             _ C’est qui Thierry ?
                             _ Un ami du quartier avec qui j’ai grandi. Sa mère a tenu à m’offrir
                      ce présent, parce que je suis intimement attaché à leur famille.
                             _ Et qu’est-ce qui lui ait arrivé ?
                             _ Il n’est pas mort ne vous inquiétez pas. C’est juste que, Thierry
                      vit à Paris dorénavant, son père a tenu parole.
                             _ Voilà qui est rassurant. Ton cousin arrive droit sur nous. Je crois

                      que vous avez des choses importantes à vous dire.
                             Je quitte enfin le comptoir, emportant avec moi un plateau, aux
                      saveurs esquisses. À la chambre 304, celle dont nous avions reçu l’ordre
                      de ne pas franchir le seuil, je glisse ce délicieux repas sous la trappe du
                      bas et quelqu’un s’en empare aussitôt. C’est presqu’une habitude pour

                      tous ces hommes politiques, qui soucieux de leurs images, ne s’aventurent
                      que très rarement dans les hôtels avec leurs maitresses. Et à ce propos les
                      règles changent, le room service n’est donc plus habilité, à faire étalage de
                      ses prouesses. Je suis de très mauvais poil ce soir. Ça me tue de ruminer
                      autant de chagrin. Contre qui vais-je diriger cette rage que j’ai dans le
                      ventre. Sans cesse, je ressens comme une impression d’étouffer. Tout le
                      monde est en droit de s’amuser, à l’exception d’une seule. Moi. C’est vrai

                      que, je suis une fille plutôt coincée je l’avoue. Brandon est dans son
                      bureau depuis un moment déjà, Dieu seul sait quoi ils peuvent bien se
                      raconter avec Auriol. Comme j’aimerai tant être ailleurs qu’ici, être un
                      cafard plutôt qu’humaine.
                             Vivre, c’est savoir tiré profit de l’interdit, maintenant que j’y pense,

                      Brandon n’a pas tout à fait tort, à croire que j’en suis incapable.


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