Page 23 - J'aime autant te hair
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_ Allo ? J’ai des papillons dans le ventre, des fourmis dans les
pattes.
_ Helena c’est moi. Illico je reconnais cette voix nasillarde.
_ Zach, pourquoi tu n’appelles pas directement sur mon numéro
portable ?
_Écoutes j’avais peur que tu ne décroches pas, alors j’ai préféré
appeler sur l’autre ligne.
_ Que me vaut cet appel matinal ?
Ma question est ponctuée par un grognement sourd. En trois ans
d’amitié, les cajoleries ont laissé place aux harcèlements.
_ Je voulais entendre le son de ta voix, c’est un peu bête, mais je
n’y arrive pas.
_ Et c’est tout ? Je veux dire en quoi ça t’avances de faire tout ça ?
Zach raccroche s’il te plait.
Il me perd du temps inutilement, je risque de manquer ma série
préférée. Il soupire bruyamment.
_ Fin donnes moi au moins de tes nouvelles. Je peux deviner qu’il a
les yeux clos en ce moment.
_ Tout va bien depuis un certain temps merci. Ma voix est limpide,
pressée d’en finir.
Grace à toi en tout cas. Je ne prends pas la peine de mener
l’interaction. Zacharie se tut au bout du fil, ce silence est pesant, alors je
décide de raccrocher.
Je rejoins Clarisse et Judith un peu vers midi. Le soleil est au
zénith. Sur la route de l’Auberge de Gascogne, le taximan ralentit dans
son élan. Nous n’irons pas bien loin. Je descends et continue la marche à
piéton. Mes amis m’attendent devant un restaurant chic, au détriment de
cette journée caniculaire. Judith agite le bras pour m’indiquer le chemin.
_ Helena par ici viens. Je me laisse guider par Clarisse, après que
nous ayons échangés les politesses.
_ C’est quoi ce restaurant les filles ? M’enquis-je avec une humeur
diatribe, tout ça ne me dit rien qui vaille.
_ Aucune idée, vas-y entres. Elle me traine par le bras, devant les
portes en bois au large oculus.
Judith porte une robe légère accessoirisée avec une ceinture fine,
une jupe et des espadrilles. Clarisse quant à elle, a opté pour une blouse et
un short en jean aromatisé d’une paire de Nike Free.
Ce restaurant est construit tout en longueur agencé autour d’alcôves
et de canapés de couleur pastel. Dans un magnifique palace des
ambassadeurs, le plus anciens de Brazzaville, qui fut le domicile des
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