Page 27 - J'aime autant te hair
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Je reste un moment face à l’évidence des propos incandescents de
                      Judith. Ils tournent en boucle dans ma tête. Je pense à une célèbre citation
                      d’Arthur Schopenhauer qui disait : « Il n’y a pas de plus grand contraste
                      que celui qui existe entre la fuite irrésistible du temps qui entraine tout

                      son contenu avec lui, et l’immobilité rigide de ce qui est vraiment, de ce
                      qui est en tout temps un et identique. » in Métaphysique de l’amour,
                      métaphysique de la mort.
                             Quand je retourne à notre table, le visage aussi bien rincé, mes
                      amies font taire la conversation qu’elles ont due animer après moi. Je ne
                      pose pas de questions. Judith évite une confrontation directe avec mon

                      regard.
                             _ Tu en as mis du temps Helena.
                             _ S’il te plait Clarisse arrêtes maintenant, on devrait emporter tous
                      ces restes, parce que je n’ai plus vraiment d’appétit.
                             _ Pourtant je peux parier qu’il y a dix minutes, tu avais une faim de

                      loup. Helena écoute si c’est à cause de ce que je t’ai dit tout à l’heure, je
                      ne le pensais pas et comme tu vis assez mal la chose, je te présente mes
                      excuses alors.
                             _ Ne t’en fais pas pour ça Judith. En un temps record, je la raconte
                      ce qui se faisait dans les toilettes.
                             _ Tu parles sérieusement ? Elle glousse inévitablement.
                             _ Si figure toi. Tu vois bien que ce n’est pas à cause de ce que tu

                      m’as dit. Bon maintenant, on ferait mieux de rentrer. Tiens il est déjà
                      quinze heures. Faut que je me sauve les filles, ce soir j’ai un rencard.
                             _ Voyez-vous ça avec qui Zacharie ? Je prends sur moi et ne relève
                      pas la pique.
                             _ Clarisse penses à décoller tes grosses fesses de là et partons d’ici.

                      Sur ces mots, j’ouvre le bal.

                             Le gyrophare d’une voiture de police attire mon attention. Je
                      descends de ma Citroën et pars en direction du lieu où s’est effectué
                      l’accident. En effet, un officier git sous le pneu de sa propre berline.
                      Perclus de douleurs il peine a gardé les yeux ouverts. Je sens qu’il va
                      s’évanouir dans pas longtemps. Atroce. Mais la bonne nouvelle c’est qu’il

                      ne saigne que de la jambe gauche. Imaginez un peu le pire si seulement le
                      sang jaillit de sa tête. Je panique car dans la nuit solitaire, aucune voiture
                      ne semble presser de nous prêter main forte. Pas même une bicyclette ne
                      passe sur ce pont du 15 Août à la corniche. Nature ingrate. Ai-je vraiment
                      le profil de Wonder woman ? Mais je dois sauver cet homme, avant que

                      ça ne fasse boom. Mais comment dégager cet engin renversé, qui a priori


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