Page 18 - J'aime autant te hair
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_ Quel est mon nom ? Je hurle, parfaitement irritée.
_ Sabrina, fin qu’est-ce que j’en sais ? Brandon réplique sur le
même ton.
_ De grâce je vous prie de sortir de chez moi.
_ Je vous demande pardon ? Sa lippe est imperceptiblement
moqueuse.
_ Sortez monsieur. Je lui intime cet ordre en désignant le chemin
qui mène au salon. Il n’a pas l’air de me prendre au sérieux. Nous sommes
juste devant ma chambre, Brandon le remarque et empoigne la porte pour
la refermer.
_ J’espère seulement que vous n’allez pas le regretter, bonne
journée mademoiselle. Son objurgation déclenche chez moi, une vague
déferlante de propos indécents.
_ Alors ça c’est la meilleure, vous croyez vraiment que les gens
dépendent de vous, mais laissez-moi vous dire que c’est faux. J’ai été
moi-même mon propre tuteur pendant quatorze ans et je compte le rester
encore. Mais qu’est-ce que vous vous imaginez en venant ici ? Que
j’allais peut-être vous sautez dans les bras ?
Brandon descend les escaliers d’un pas las et je le dispute,
exagérant foutrement sur ma gestuelle.
_ Non mais vous êtes gonflé hein ‘je t’interdis de démissionner’
allez y dire ça à votre femme. Moi on ne m’humilie pas de la sorte, pour
ensuite espérer le pardon, c’est un peu trop facile.
Dis-je en chancelant.
Zacharie penche la tête sur le côté, comme pour assimiler le sens
exact de mes propos.
_ On se voit demain au bureau. Ne soyez pas en retard.
La voix de Brandon est ferme, patiente. Elle ne trahit en rien la
hâte, ni l’anxiété qui font perler une aigre sueur sur son front. Pourtant il
fait si froid dehors.
_ Je… Non… Il n’est pas question que je remette les pieds dans
votre hôtel. Je rétorque sur un ton acerbe.
_ Brad tu as écouté la demoiselle, elle ne veut plus jamais avoir
affaire à toi, maintenant laisse nous.
Brandon lance un regard torve à Zacharie, puis reporte son attention
sur ma tête baissée, mes cheveux noirs de jais brillant de laque. Je peux
sentir sa colère. Pendant quelques secondes je n’entends plus que sa
respiration saccadée.
_ Vous devriez nous laisser maintenant, seuls. Je renchéris à
l’intention de mon ex patron.
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