Page 20 - J'aime autant te hair
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que ma mère m’avait transmis. Je sors prendre un verre ce soir en
                      compagnie de Judith et Clarisse.
                             Boulevard Alfred Raoul, sur l’Avenue de Loutassi, je conduis
                      encore neuf mètres avant d’arriver sur la Rue de la Palmeraie.

                             _ Alors comme ça ton patron est venu chez toi. Mais comment il a
                      eu tes coordonnés ?
                             Clarisse une amie avec qui on a fait l’université ensembles, est
                      plutôt rondouillarde, moqueuse, mais sans pour autant être méchante. Elle
                      est institutrice dans une école russe, non loin du grand Casino, c’est à se
                      demander, ce que peuvent penser ses élèves à son sujet.

                             _ Je ne sais pas. Je retrousse les lèvres en dégustant ma glace à la
                      vanille. Et toi Judith, tu en penses quoi ?
                             Nous nous tournons vers cette dernière, qui ne cesse de pianoter sur
                      son portable.
                             _ Je dis juste que c’est un peu bizarre au faite, qu’il soit venu chez

                      toi, pour ensuite s’introduire dans ta chambre. Helena à mon sens tu aurais
                      dû appeler la police.
                             Judith commande un Glosty, savoureux mélange de rhum blanc, St-
                      Germain, sirop de pomme, jus de citron, Ginger ale et liqueur de litchi.
                             Dans ce bar végétalisé où trône de nombreuses fioles de parfums,
                      les lumières clinquantes se reflètent sur les murs en briques et pierres
                      apparentes, une déco tropicale. Savannah Grill est le nom du bar qui

                      arbore en journée son costume de travail avec un espace de co-working
                      (deux softs + wifi), avant le changement d’ambiance au moment de
                      l’apéro.
                             _ Oui mais je ne pouvais quand-même pas le faire arrêter, j’aurais
                      dit quoi à la police ?

                             _ Bah qu’un pervers s’est tapé l’incruste chez toi et
                      qu’heureusement ton ami était là, sinon ça aurait pu finir se terminer en
                      viol. Elle réplique avec emphase.
                             Clarisse prend donc à son tour la parole cahin-caha.
                             _ Helena je vais juste saisir la coquille invisible pour te dire,
                      imagines un peu si Zacharie n’avait pas été là. De quel droit ce Brandon
                      est allé foutre le bordel dans ta chambre ? Avait-il seulement le double

                      des clés ?
                             _ C’est ce que je n’arrive pas à comprendre. J’avoue que j’aurais dû
                      réagir différemment peut-être.
                             _ Bien sûr que si tu aurais dû, des hommes comme lui tu devras t’en
                      méfier, et crois-moi s’il se pointe un jour ma pauvre, cette fois-là ce serait





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