Page 15 - J'aime autant te hair
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Je raccroche, sans prendre la peine d’entendre ce qu’il avait de si
                      important à me dire. Seul un vermisseau pourrait se montrer curieux à ce
                      point. Zacharie m’aurait sermonné à tout bout de champ et je déteste
                      qu’on me fasse la morale.

                             La pluie a cessé depuis un moment et pour ne rien arranger,
                      l’humidité qui la remplace me fait frissonner. Heureusement que j’ai
                      apporté mon pull-over. À deux pas de l’immeuble, quand je me retourne
                      pour regarder en direction du bureau dont je viens de me faire expulser, je
                      me rends compte que Brandon m’observe le front collé à la baie vitrée.
                      Comme j’aimerai tant lui faire un doigt d’honneur, mais ce n’est pas dans

                      mes habitudes. Je hais les embrouilles.
                             Au volent de ma Citroën, j’observe une dernière fois l’hôtel, mais
                      mon ex patron n’est désormais plus là. Je cache mes cernes en y
                      appliquant une nouvelle couche de mascara, et j’ajoute au passage un
                      rouge à lèvre rose vif.

                             _ Super Helena, te voilà renvoyer à ton premier jour, quelle belle
                      performance ma jolie.
                             J’ironise tout bas. Ma voix toute rouillée et je tourne sur le moteur.



                             La lumière du crépuscule devient diaphane, quand je parviens aux
                      abords de chez moi, un véhicule sort de l’allée. Par les sept enfers. Ma
                      porte est entrebâillée, je crains fort être victime d’un cambriolage. Sans
                      faire de scène, j’ouvre ma portière, pieds au sol et le cœur battant la
                      chamade.

                             _ Tu devrais appeler la police.
                             Je sursaute, quoique sachant d’ores et déjà, qui se tient à mon dos.
                      Zacharie a le front barré d’un pli sévère.
                             _ Non et qui nous dit que ces délinquants ne repasseront pas ?
                             J’échange un coup d’œil, connaissant fort bien la réponse.

                             _ Allons voir s’ils ont pris quelque chose à l’intérieur. Il marmonne
                      d’une voix trainante. Le silence sépulcral me donne le frisson, comme si
                      nous venions d’ouvrir une tombe récente.
                             La maison est en parfaite état. Rien de tout ce qui s’y trouvait, n’a
                      été déplacé ou volé. Je n’en crois pas mes yeux. Mais que me voulaient
                      ces gens au final ?

                             _ Peut-être qu’ils ont eu peur et ont finalement décidé
                      d’abandonner. Zacharie investit le salon de fond en comble, Sherlock
                      Holmes n’aurait pas fait mieux. Je suis sur le qui-vive, et souffre d’une
                      pléthore de suppositions.



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