Page 38 - J'aime autant te hair
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les marabouts d’Afrique, pour vous sortir de cet abime. Remarquez,
                      j’aurais fait autant pour mon fils de trente ans. L’exorcisme ça fonctionne.
                             _ Vingt-sept ans. Ce n’est pas encore l’article de la mort. J’ai déjà
                      envisagé cette possibilité, c’est juste que je n’ai pas le temps de construire

                      une relation stable, en raison de mon travail. Des filles j’en rencontre tous
                      les jours, parmi elles certaines sont mes maitresses, mais aucune n’a
                      jamais vraiment compter à mes yeux. Loin de moi l’idée du macho qui
                      abuse de ses semblables, non personne ne m’a encore donné la bonne
                      raison de passer ce cap. La plupart que je connais sont matérialistes tu
                      vois.

                             Je ne sais pas pourquoi, il me raconte ses ébats amoureux, une
                      chose m’inquiète c’est que j’en éprouve une certaine jalousie. Mais ça il
                      ne le saura jamais.
                             _ Envisagez-vous le mariage un jour ? M’enquis-je pressé de
                      changer le sujet, l’impression d’étouffer.

                             _ Un jour peut-être, comme tout le monde, fin je ne suis pas un
                      monstre. Certains semblent y croire, mais bon. J’attends le moment
                      opportun, disant la bonne personne.
                             Il trace une coursive vers le ciel en utilisant sa main.
                             _ On ne la cherche pas, mais on la trouve. Combien de temps aviez-
                      vous attendu ? Je regarde la trajectoire qui le captive tant.
                             C’est un grand arbre droit devant nous, qui parait triste et solitaire.

                             _ Le temps n’est qu’un facteur insignifiant dans l’équation, je ne
                      compte pas les jours, je vis simplement en attendant.
                             Au pied de l’arbre, une brume flotte au ras du sol. C’est
                      époustouflant.
                             Brandon s’allonge, dos au gazon. Ses mains partent en soutient

                      derrière sa tête. Assise sur les fesses comme une enfant, je le surveille du
                      coin de l’œil. La nuit se prolonge. Allons-nous bivouaquer ?
                             _ Quoiqu’il en soit ça n’a plus vraiment d’importance. Il ajoute. Je
                      peux entendre sa respiration.
                             _ Comment ? Je remets en place une mèche de cheveux rebelle,
                      derrière mon oreille.
                             _ Tous les jours, à chaque heure et toutes les minutes, j’observe et

                      j’en apprends un peu plus. Il se redresse et prend appuie sur un coude.
                             _ En voilà une bonne chose donc.
                             Je tourne mon regard vers le néant qui s’étend devant moi. Je
                      commence à ressentir un frisson. Brandon caresse ma main ? Mes
                      hormones s’affolent. Le cœur qui bat, risque de sortir de ma cage

                      thoracique. Ma réaction se veut des plus banales faces au malaise qui


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