Page 39 - J'aime autant te hair
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m’incombe. Je retire ma main. Brusque, un peu trop rapide. Brandon
                      sourit, c’est la cinquième fois.
                             _ Comme je le disais tantôt, j’observe et en apprend d’avantage,
                      l’aviez-vous remarqué Helena ?

                             Il s’hasarde à incarner un rôle, dont j’attribuerai le mérite à James
                      Dean.
                             _ Non. C’est peut-être, parce que je suis distraite ces temps-ci.
                      Je réponds au supplice. Tous ces papillons qui se font la guerre dans mon
                      ventre, ne me disent rien qui vaille.
                             Le silence qui précède cet échange, est à peine interrompu, par nos

                      respirations saccadées. Comment en sommes-nous arrivés là ? Brandon
                      pose un regard accrocheur sur moi. Ses iris brillent de milles étincelles.
                      On se rapproche un peu trop de la zone interdite, ignorant au passage le
                      panneau d’avertissement. Attention Helena, danger.
                             _ Je dois rentrer. Dis-je en sursaut, après avoir effectué ce voyage

                      astral de la pensée.
                             _ Ok, allons de ce pas.
                             Rien dans son attitude ne dénote de l’empressement, une fois sur
                      pied il époussette son jeans bleu électrique. Une grande première,
                      d’habitude il ne porte pas ce genre de pantalon.
                             _ Aviez-vous pris votre veste ? Je demande, lorsque je remarque
                      celle-ci au sol. Brandon s’accroupit.

                             _ Merci.
                             Au-delà des apparences, Il parait évident que Brandon n’est pas une
                      mauvaise personne, le monstre pour qui j’éprouve une profonde aversion.
                      Dans le fond c’est un homme qui a de fortes convictions, chose à laquelle
                      il se distingue du commun des mortels. Brandon est comme nous tous.

                             La nature de l’homme veut qu’il soit un animal social et politique,
                      vivant en collectivité. Comme St Thomas D’Aquin l’avait si bien dit.
                             _ Aviez-vous hérité cet hôtel ? Je voulais lui poser cette question
                      depuis un moment déjà, mais l’occasion ne se présente que maintenant.
                             _ Mon père a fait fortune dans plusieurs commerces florissants à
                      l’époque, c’était bien avant ma naissance et il menait une vie aisée avec sa
                      famille. Après le départ des colons, mais il a dû être arrêté pour fraude

                      fiscale, et se vit confisquer tous ses biens. C’est suite à une tentative de
                      suicide après son divorce, qu’il rencontra mère, elle travaillait comme
                      infirmière dans un centre psychiatrique. Disant qu’elle lui avait sauvé la
                      vie et redonner goût à l’amour. Mais l’homme n’était plus jamais le
                      même, hanté par son passé, il se donna la mort, juste après ma naissance.

                      À vrai dire, je ne l’ai pas connu, elle n’a jamais gardé aucune photo de lui.


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