Page 36 - J'aime autant te hair
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_ Mon nouveau travail consiste à refouler le vôtre, Brandon je ne
reviendrais pas à l’hôtel inutile d’insister. Ma voix chancelle d’un coup.
Je me racle la gorge.
_ J’avais compris. Et si nous changions de milieu, il fait chaud par
ici et il me tarde d’aller danser un peu. Il se lève et m’encourage à faire
autant. Je le regarde sans comprendre.
_ En boite de nuit ? M’enquis-je. Le problème c’est que je ne peux
pas me rendre dans un tel milieu avec cet accoutrement.
Et c’est sérieux. Brandon a les yeux égaillés. Il médite un instant.
Cherchant probablement à se rappeler mon nom.
_ Croyez-moi Helene (qu’est-ce que je disais) vous êtes ravissante
comme ça. Venez, je vous prie.
N’eut été ce compliment, je ne lui aurais pas tendu la main, mon
corps se laisse guider. Quand je lui ai dit que je me voyais mal danser
dans ces vêtements, je le pensais. Pour ce soir j’ai choisi une robe à
rayures noires et rouges avec une ceinture en cuir caramel, des bottines de
la même couleur et matière, ainsi qu’un collant noir. Comme accessoire
un sac noir me suffit. Du rouge à lèvres rouge et des cheveux coiffés en
arrière pour maquillage. Je ne porte aucuns bijoux sur moi.
_ Où allons-nous ? Je ne peux m’empêcher d’être aussi curieuse,
lorsque nous enjambons le trottoir.
_ Si je vous le dis maintenant, ça ne serait plus vraiment une
surprise. C’est un endroit pas loin d’ici, alors il nous est inutile
d’emprunter la voiture. Renchérit l’homme grouillant de vie.
Situé dans ce qui semble être un terrain vague à la lisière du fleuve-
Congo, dans une ancienne usine de la banlieue sud, le Goulot est
considéré par beaucoup comme l’un des meilleurs clubs du moment. On y
trouve trois dancefloors : la Panthère, soit la salle principale plongée dans
le noir et où s’enchainent les DJs, le Moucheron Bar qui se trouve à
l’étage et qui est dédié à la House, et la toute nouvelle salle, roi Scorpion,
au rez-de-chaussée, qui est plus branchée ambiant.
Je suis surprise de passer dans une salle au thème à l’indienne, avec
de l’encens, des bougies, du satin, des tapisseries et du mobilier
marqueter. Quelques consommateurs esseulés de l’opium du Pendjab
indien nous dévisagent. Nous traversons un tunnel, où des chandeliers en
métal y sont enfoncés à intervalles réguliers dans le mur. Certains
contiennent encore des restes de cires.
Les pieds dans le sable, le club se poursuit dans une jungle
artificielle, avec une architecture qui s’inspire des temples à ciel ouvert
d’Indonésie. J’ignorais que de tels endroits existaient à Brazzaville.
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