Page 44 - J'aime autant te hair
P. 44
_ Helena ne pleure pas. Qu’est-ce qui ne va pas que tu refuses de
me dire ?
Il est accroupi devant moi. Zacharie tente de me rassurer. Il a
toujours été débonnaire. Mais pourquoi je suis incapable de m’imaginer
dans ses bras ? C’est que vrai que chaque homme possède en lui, un
certain sex appeal qui le diffère des autres, mais chez Zacharie je n’en
trouve pas. Il est juste là, comme un grand frère.
_ Ce n’est pas si grave, il faut que j’y aille, désolée de t’avoir
importuné. Merci pour tout et au revoir.
_ Tu es vraiment sûre de faire ça ? Helena je suis navré que tu ne
veuilles plus me faire confiance. Crois-moi je ne veux pas te voir autant
souffrir, peut-être pour la bonne raison que je n’ai pas su être à la hauteur
de ce qu’on peut appeler un bon ami. Parles moi Helena où j’en mourrais
de honte. Chaque jour je suis submergé de remords, à l’idée d’avoir tout
gâcher entre nous. Certaines choses, je n’aurais pas dû le dire, mais je ne
regrette rien non plus, ça m’a fait prendre conscience de la place qu’est
mienne. Parles moi Helena.
Quoique sa tirade fût empreinte à une profonde mélancolie, je ne
dis rien cependant. Une fois devant la porte, je tourne ma tête pour lui
souhaiter bonne nuit.
_ Zach, encore navrée pour tout, crois-moi tu vaux mieux que tout
ça.
*
La journée du samedi se passa sans encombre. Au grand jamais la
rue ne vit le bout de mon nez. C’était pour ainsi dire la réclusion. Clarisse
était passée le dimanche à la maison. Elle m’a reproché la vie ascète qui
selon elle, je semble adopter. Ensuite nous avions fait les magasins. Une
vraie commère. En trente minutes j’avais apprise, tout ce qui se faisait de
beau en ville. Grâce à elle, la fois où Judith a embrassé Zacharie ne serait
plus une énigme. C’était donc elle son fameux rencard ? En même temps,
je me réjouis qu’elle ait accepté de jouer le rôle, même si j’aurais préféré
qu’elle me tienne au parfum plus tôt.
Brandon. Plusieurs jours ont passé sans que je n’aie eu à songer au
baiser. « Les femmes ne soupçonnent pas d’autres chagrins que les peines
de cœur. Dès qu’un homme a seulement l’air triste ou malheureux, elles
s’en rendent responsables et s’exposent par compassion à consoler des
gens qui n’ont aucun besoin de consolation. » Est-ce que Brandon en
valait la peine ? Je ne sais pas. Adolphe d’Houdetot m’excusera.
44