Page 47 - J'aime autant te hair
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Je tente de garder une voix neutre, ne pas trahir la panique qui
m’envahit. Sois forte Helena, me hurle une petite voix que je fais taire
aussitôt.
Dans mon dressing j’extraie un sweat-shirt blanc, que je dépose sur
le lit. Brandon a laissé entrebâiller la porte de la salle de bain. Je peux
donc le voir dans le miroir sans que je n’aie à me retourner. Je rougis à
l’idée de me faire prendre, alors je décide de quitter la chambre. Je
n’arrive pas à me sortir cette image de la tête.
_ À qui appartiennent ces vêtements ? S’enquit-il lorsqu’il me
rejoint dans le salon.
Je ne réponds pas dans l’immédiat. Arthur n’a jamais fait sa valise,
lorsque lui et moi sommes séparés. Brandon vient de ravir la
télécommande, nous suivons France24. J’ignore toujours ce qui l’a poussé
à monter dans ma chambre, alors je demande pour taire mes soupçons.
L’homme sort un papier de sa poche, le défait avant de me le présenter.
Un contrat de travail ? Je le foudroie du regard, hébétée.
_ Tu as donc fait braver tous ces épreuves au singe, pour ensuite me
remettre un fichu bout de papier ? C’était ça ta diversion ? Je lui porte un
regard tatillon. Brandon hausse les épaules.
_ Tu t’attendais à quelque chose d’autre ? Éclaire-moi sinon d’un
doute. Le timbre de sa voix, rappelle les craquements d’un lac prit par la
glace.
Et moi qui espérait qu’il pouvait un jour changé, Brandon est plus
arrogant que jamais. Je lui montre le paquet de bonbon, en l’agitant sous
son nez. Mon ex patron efface aussitôt le sourire niais qu’il arborait plus
tôt.
_ J’aurais pu emmener n’importe quoi à la place, du champagne par
exemple, ce n’est qu’un geste symbolique. Il avance un pas lourd et
flageolant pour reprendre le paquet, mais je lui interdis d’avancer.
Se mettre en colère, c’est punir sur soi-même les fautes et les
impertinences des autres. Stanislas Leszczynski avait su lire dans mes
pensées. Brandon est au galop une fois la course lancée.
_ Toi et moi n’avions jamais conclu un accord, qui vise à prouver
que tu es une employée de l’hôtel. Je veux que tu signes ce papier pour
nous protéger tous les deux. Ce n’est qu’une simple formalité de contrat
du travail, rien de plus.
Je ne dis rien. On se dévisage. Pourquoi ai-je cru qu’il avait fait ce
chemin pour moi ? S’excuser d’avoir été si con et peut-être m’inviter à
sortir. Sans doute j’aurai dit non. Mais à coup sûr, ça m’aurait flatté qu’il
tente une approche subtile, pour se rapprocher de moi.
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