Page 46 - J'aime autant te hair
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un axe horizontal ce qui permet de l’entrebâiller sur sa partie haute, ce
                      singe ne passera jamais.
                             La pluie redouble d’intensité, devenant de plus en plus violente.
                             _ Mais tu es fou. Le bruit du tonnerre emporte ma voix. Je ne vois

                      toujours pas Brandon.
                             Le singe accroche une patte sur le rebord de ma fenêtre, mais il est
                      glissant. De mon côté je cours chercher un drap qui pourrait lui servir de
                      corde. Je la balance à travers la fenêtre, il s’agrippe dessus. Je ne doute
                      pas un seul instant, de la force de ses muscles. Ce singe a tenu, là où,
                      beaucoup se serait déjà écrasés. Comme un soldat, il effectue une

                      ascension à la corde. Cet animal va vraiment escalader un appartement en
                      plein orage. En même temps, ce n’est pas tant surprenant quand on
                      connait la nature de leurs simagrées. Je le retiens avec toutes les peines du
                      monde. Il fait passer le tronc dans ma chambre, tandis-que le reste du
                      corps est en contorsion. Au bout d’un moment, j’arrive à larguer l’amarre.

                      Nous tombons tous les deux sur le parquet.
                             Pendant un moment, nos yeux se croisent, puis je pouffe de rire. Ce
                      singe vient de frôler la mort.
                             _ C’était chaud pour toi mon petit bonhomme. Toutefois, il n’y a
                      pas de singes qui ne savent pas volés. Si je n’avais pas été là, tu te serais
                      surement pris pour un oiseau.
                             La fenêtre demeure largement ouverte. À présent je peux distinguer

                      le ciel. La ville est prise d’assaut par un Grain blanc.
                             _ Content que le spectacle t’ait plu. On devrait être plus tranquille
                      comme ça.
                             Quelqu’un a parlé dans mon dos, je me retourne, Brandon se tient
                      devant la porte. Mais comment il est entré lui ? Ses vêtements sont

                      trompés.
                             Je pars m’asseoir en tailleur sur le lit, mon regard ne se détache pas
                      du sien.
                             _ Tu devrais penser à te changer. Pérorai-je en caressant le singe.
                             Au lieu de ça, Brandon sort une cigarette, la porte à ses lèvres et
                      craque une allumette, le bout incandescent rougit au grésillement du
                      tabac. J’ignorais qu’il fumait, voici donc l’autre facette de sa personnalité.

                             _ Où se trouve donc la salle de bain ? J’avoue que je commence à
                      prendre froid. Dit-il en frictionnant le large sillon rouge creusé autour de
                      son cou.
                             _ Tourne à gauche dans le couloir. Il y a des serviettes accrochées à
                      la porte.





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