Page 49 - J'aime autant te hair
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_ Sors de chez moi Brandon. Je dis calmement, en lui indiquant la
sortie. Vas et ne reviens jamais.
_ Pas avant que tu n’aies signé ce fichu bout de papier. Il sort un
stylo et le pose sur la table.
_ Tu ne peux m’imposer cela contre mon gré, je ne signerai pas, vas
t’en avant que je ne prévienne la police. Je suis sérieuse Brandon.
_ Et ça sera pour leur dire quoi ? Je ne partirai pas sans avoir obtenu
ce contrat. Je crois te l’avoir dit.
Richard Attenborough a écrit un jour « tout le monde s’imagine que
le gigantisme est un facteur de joie et de satisfaction pour un metteur en
scène. Ce n’est pas vrai. Le cinéma doit aussi définir, examiner et creuser
l’éternel humain. »
_ J’ai vraiment la mauvaise impression de vivre dans un film. Ne
comprends-tu pas, que je ne signerai aucun papier, encore moins quand tu
me l’imposes de cette manière ?
_ D’accord alors tu devras me supporter tout ce temps. Ce film nous
le vivons tous les deux.
Entre mes allers retours, salon-cuisine, cuisine-chambre, chambre-
salon, Brandon s’est confortablement installé. Cet homme est vraiment un
maniaque du contrôle. Je ne veux pas fléchir même si, la détermination
dont il fait preuve, ébranle le mur de glace que je lève entre nous.
17h30. Rien. 19h23. Toujours rien. La pluie a cessé de tomber.
_ Ok donne-moi ce papier nous allons en finir. Je déclare sur un ton
las.
_ Enfin te voilà raisonnable. Brandon a le plaisir de m’expliquer la
marche à suivre.
J’ignore le regard conquérant qu’il affiche et me concentre sur la
signature. Maintenant que je viens de pactiser avec le diable, comment
récupérer mon âme ? Quand la chose prend fin, Brandon mime un baiser
sonore, avant de mettre les voiles. « Tu n’auras pas à le regretter » me
lance-t-il assuré, mais je n’y crois pas un mot. Mon navire vient de couler,
il ne me reste plus qu’à nager.
Je parcours mon salon d’un pas nonchalant. On y trouve des
bibelots, des canapés soft, de grands meubles de bibliothèques, une table
basse et plusieurs cadres pour décorer les murs. Toutes ces choses
frappent à l’œil, mais la plus importante de tous, c’est le design. La moitié
du salon est peinte avec une couleur et la seconde moitié une autre.
Quand vint l’heure de me coucher, je ne parviens qu’à faire une
insomnie. Je me retourne dans les draps, agitée par un profond malaise.
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