Page 48 - J'aime autant te hair
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_ Je ne veux pas travailler pour toi, c’est gonflant que tu sois aussi
                      long à la détente, et non merci.
                             Pour me sentir plus aisée, je parcours du doigt le morceau de papier,
                      faisant semblant de le lire. Il fronce les sourcils.

                             _ Tu t’obstine à refuser mon offre, pourtant je vois combien tu es
                      malheureuse.
                             Avachi dans un fauteuil, pieds en éventail sur la table basse,
                      Brandon attend de voir ma réaction.
                              _ Alors là bravo, ça c’est la meilleure, monsieur croit que parce
                      que je l’ai embrassé une fois qu’il peut se permettre de débarquer chez

                      moi et me balancer ces conneries à la figure. Non mais dis donc, je suis
                      malheureuse moi ? Tu te crois où toi ? Ai-je vraiment la tête d’une fille
                      qui est mal baisée ? Ce que tu appelles tristesse ou je ne sais plus trop
                      quoi, fin est une émotion, et crois-moi nous en avions tous droit à un
                      moment donné de notre existence. Tu n’es jamais malheureux toi ? Oh

                      j’oublie que monsieur se la coule douce dans un hôtel, avec ses
                      prétendues maitresses.
                             _ Là n’est pas la question. Ne mélanges pas les pinceaux.
                             Brandon ressemble à un arriviste mûrit par ses ambitions. Et voilà,
                      c’est parti pour une escarmouche.
                             _ Alors dis-moi quoi ? D’abord tu me harcèles presque tous les
                      jours, ensuite tu veux me faire croire que c’est pour des raisons

                      professionnelles, là maintenant tu cherches à me faire douter de moi-
                      même et convaincre que tu es l’homme qu’il me faut ?
                      Je sens que les larmes commencent à me monter. Mon corps est en
                      ébullition. Brandon a le don de m’exaspérer, on ne se connait même pas.
                             _Pourquoi tu te mets dans tous ces états, je n’ai jamais dit que je

                      voulais coucher avec toi, encore moins former un couple. Dois-je te
                      rappeler que c’est toi qui m’as embrassé la première, cette nuit-là ? Dit-il
                      en m’abreuvant de rire.
                             Ses paroles insidieuses ne peuvent rester impunies. Alors sans que
                      je ne l’y autorise, c’est parti tout seul, je viens de lui mettre une claque.
                      Sitôt le besoin de m’excuser me taraude, cependant je ne ferais rien.
                             _ Ne redis jamais un truc pareil tu m’entends ?

                             Brandon n’a pas l’air de prendre la menace très au sérieux, mais le
                      message est passé je crois.
                             _ Je dis et fais ce que je veux, il n’y a pas d’entre deux, soit ça te
                      plait ou non.
                             Il articule chaque mot, plus lentement. Cet homme n’a vraiment

                      aucun scrupule.


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