Page 295 - Revue LITAR 2019
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Introduction :
                Les avis sont divergents quant à l’existence d’un lien entre le déficit en vitamine D
                et l’altération de la qualité de vie au cours des maladies inflammatoires. L’objectif
                de ce travail était d’étudier la relation entre le taux de la vitamine D et la qualité de
                vie chez les patients atteints de spondyloarthrite (SPA).
                Matériels et méthodes :
                Il s’agit d’une étude transversale qui a inclus les patients atteint de SPA, colligés au
                service de rhumatologie de l’hôpital Charles Nicolle sur une période de 7 mois entre
                Avril et Octobre 2016. Les données sociodémographiques, cliniques, biologiques et
                les scores d’activité de la maladie ont été relevés. La qualité de vie était évaluée par
                2 scores différents : le Health Assessment Questionnary (HAQ) et l’Ankylosing
                Spondylitis Quality Of Life (ASQOL). Le dosage de la 25 OH-vitamine D a été
                réalisé  par  chimiluminescence  (CMIA)  sur  automate  ARCHITECT  ci8200
                (Abbott). La carence en vitamine D a été définie par un taux inférieur à 10ng/ml, un
                taux insuffisant défini pour un taux compris entre 10 et 30 ng/ml et un taux supérieur
                à 30 ng/ml était considéré comme un taux normal ou suffisant. Une étude statistique
                a été réalisée.
                Résultat  :  Quarante  patients  (27  hommes  et  13  femmes)  âgés  en  moyenne  de
                43,5±12,26 [12-56] ans ont été inclus. L’âge moyen de début de la maladie était de
                30,7±11,5  [12-56]  ans.  La  durée  d’évolution  moyenne  de  la  maladie  était  de
                13,4±8,7 [3-38] ans. La SPA était active chez 67,5% des patients selon le score
                ASDAS-CRP. Le score HAQ était en moyenne de 0,96±0,7 [0-2.25]. Ainsi pour
                57,7%  des  patients  la  qualité  de  vie  était  considérée  comme  conservée  (score
                HAQ≤1) et dans 42,5% des cas la qualité de vie était altérée (score HAQ>1). La
                valeur moyenne du score ASQOL était de 9,03±6,11 [0-18]. Le taux moyen de la
                vitamine D était de 16,57ng/ml. Vingt pourcent des patients avaient une carence en
                vitamine D, 72,5% des cas avaient un taux de vitamine D insuffisant et seulement
                7,5%  des  patients  avaient  un  taux  normal  de  vitamine  D.  Aucune  corrélation
                significative n’a été retrouvée entre le taux de vitamine D et les scores évaluant la
                qualité de vie notamment l’ASQOL(r=-0.006, p=0,97) et le HAQ (r=-0.07, p=0,66).
                En étudiant l’influence de la vitamine D sur la qualité de vie, on a noté que le déficit
                en vitamine D n’avait pas d’impact sur la qualité de vie, puisque aucune association
                n’a été mise en évidence entre le score HAQ et un taux bas de vitamine D d’une
                part (p=0,15), et le score ASQOL d’autre part (p=0,08).
                Conclusion  :  D’après  ce  travail,  le  statut  en  vitamine  D  ne  semble  pas  avoir
                d’impact sur la qualité de vie des patients atteint de SPA. Des études à plus larges
                effectifs seraient contributives afin de mieux explorer cette relation.

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