Page 296 - Revue LITAR 2019
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185 : LES PEURS ET LES CROYANCES DES PATIENTS ATTEINTS DE
SPONDYLOARTHRITE INFLUENCENT-ELLES L’OBSERVANCE DES
ANTI-TNF ? ?
W Triki, K Maatallah, D Kaffel, H Ferjani, W Hamdi, MM Kchir
Service de Rhumatologie, Institut Mohamed Kassab d'orthopédie, Manouba
Introduction :
Différentes idées et croyances concernant les risques associés à l'utilisation d’un
traitement peuvent être exprimées par les patients. Le but de cette étude était
d’évaluer l’impact des peurs et des croyances sur l’observance thérapeutique des
anti TNF α au cours de la Spondyloarthrite (SpA).
Matériels et méthodes :
Il s’agit d’une étude transversale ayant inclus des patients atteints de SpA répondant
aux critères de l’ASAS 2009 et sous anti-TNF α depuis au moins 3 mois Le
questionnaire utilisé pour évaluer les peurs et les croyances était le BMQ spécifique
(Belief in Medication Questionnaire). Le BMQ spécifique est constitué de deux
volets : le premier volet comporte 5 questions liées à la nécessité du traitement, le
deuxième volet comporte 5 questions sur les préoccupations en rapport avec la
prescription. Chacun des volets est constitué de cinq échelles graduées de 1
(désaccord fort) à 5 (accord fort). Le BMQ spécifique est donc rendu sous la forme
de deux scores allant de 5 à 25 et peut être exprimé sous la forme d’un différentiel
nécessité-préoccupation s’étendant de −20 à +20, qui est un équivalent du rapport
bénéfice-risque perçu par le patient. L’observance thérapeutique des anti TNF alpha
a été évaluée à l’aide d’un questionnaire pré établi. Un patient était considéré non
observant s’il avait manqué une dose ou décalait une dose de plus de 50% du temps
prévu.
Résultat :
Nous avons colligé 26 patients âgés en moyenne de 45,4±11,38 [24-72] ans, avec
un sexe ratio de 2,25. La durée moyenne de la SpA était de 9,7±7 [1-32] ans. La
biothérapie était administrée en moyenne depuis 2,6±1,8 [0,5-6]. Il s’agissait de
l’etanercept dans 56% des cas, de l’adalimumab dans 24% des cas, de l’infliximab
dans 20% des cas et du golimumab dans 6% des cas. 76,9 % des patients (n = 20)
ont jugé de la nécessité du traitement qui leur était prescrit. Seulement 23,1 % des
patients ont rapporté des préoccupations importantes quant à la prescription des
biothérapies, notamment au risque de dépendance ou d’effets indésirables. Il y avait
une association significative entre les fortes préoccupations des patients et la forte
activité de leur maladie (p = 0,04). Une bonne observance était notée chez 84,6%
des patients. Il n’y avait pas relation statistiquement liée entre l’observance
thérapeutique et le score de nécessité (p=0,09). De même il n’y avait pas de lien 207
significatif entre la non-observance et le score de préoccupations (p=0,9).