Page 326 - Revue LITAR 2019

212 : EVALUATION DU DÉLAI DIAGNOSTIQUE AU COURS DES
SPONDYLOARTHRITES CHEZ UNE POPULATION DU SUD MAROC
Sahraoui H, Régis B, El Bouchti I.

Service de rhumatologie, centre hospitalier universitaire Mohamed VI, Marrakech,
Maroc

Introduction :
Le diagnostic de spondyloarthrite représente un enjeu majeur pour le clinicien. La
reconnaissance de la maladie permet d’éviter une errance diagnostique prolongée,
source d’examens complémentaires inutiles, voire de procédures thérapeutiques
inadaptées et/ou dangereuses. L’objectif est d’évaluer le délai diagnostique au cours
des spondyloarthrites dans notre population, d’en identifier les facteurs associés et
d’analyser les événements survenus avant le diagnostic.
Matériels et méthodes :
C’est une étude transversale monocentrique à caractère rétrolectif incluant des
patients atteints de spondyloarthrite selon les critères ASAS et l’évaluation du
rhumatologue. Le délai diagnostique a été évalué. Les événements et les
investigations survenus avant le diagnostic ont été analysés. Les facteurs
potentiellement prédictifs du délai diagnostique ont été recueillis et analysés par
régression linéaire multiple.
Résultat :
128 patients ont été colligé: l’âge moyen au diagnostic est de 35,2 ans (écart-type
14,5). La durée moyenne de la maladie au moment de l’évaluation est de 11,3 ans.
Les patients ont consulté en moyenne 4,5 médecins avant le diagnostic (médiane :
4,0) dont 96,1% sont des médecins généralistes. Douze patients ont subi une
chirurgie (9,4%) dont 4 chirurgies rachidiennes pour hernie discale (3,1%). Un
syndrome inflammatoire biologique est retrouvé dans 80 patients (62,5%). Une
sacroiliite radiographique était présente dans 111 patients (86,7 %). Le délai
diagnostique moyen est de 7,06 ans (ET : 6,6), avec une valeur médiane de 2,0 ans.
En analyse multivariée les facteurs associés de manière indépendante à un délai
diagnostique plus long sont: un niveau d’éducation plus faible (≤ fin des études
secondaires, bêta = -0,240; p = 0,046) et la situation familiale (patients mariés) (bêta
=0,337; p = 0,014).
Conclusion :
Le retard au diagnostic au cours des spondyloarthrites expose au non contrôle des
symptômes, au retentissement fonctionnel et à la multiplicité des examens
complémentaires inutiles. Il faut probablement inscrire, parmi les priorités, la mise
à jour des connaissances dans le domaine du diagnostic et de la prise en charge des
spondyloarthrites auprès des acteurs médicaux afin de réduire au strict minimum le 237
coût humain, direct et indirect, et le coût financier pour la société.