Page 203 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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syndicat du crime 201
directeur pédagogique et n'a pas été indemnisé pour son
incarcération abusive.
Ammar Nassoh, un syndicaliste employé à l'Office
de la promotion et de la gestion immobilière, fut gardé à
vue pendant quinze jours à la brigade de gendarmerie
d'Oum El Bouaghi en tant que terroriste suspect. Au cours
d'une réunion, il avait osé dénoncer la corruption qui sévit
à l'Office sous l'influence de son directeur. Ce demiet
s'est appuyé sur le commandant Sabri, chef du groupement
de la gendarmerie, pour lui régler son compte à sa manière.
Ce ne sont là que quelques exemples des abus dont
ont été victimes des citoyens honnêtes dans une ville qui
n'a jamais connu le phénomène du terrorisme. Que dire,
alors, de celles qui sont le théâtre d'affrontements quoti-
diens entre les forces du pouvoir et les terroristes? Ce sont
ces abus qui ont poussé des milliers de jeunes à rejoindre
les rangs du maquis. Sans compter les désespérés, les
exclus et les démunis qui n'ont ni toit, ru logement, ni le
moindre espoir de survie. J'ai w un jour une étudiante
pleurer à chaudes larmes et crier à qui voulait l'entendre :
« Ah ! Si je savais où ils se trouvent ces terroristes, je les
rejoindrais dès maintenant. » La famille de cette jeune
fille, composée de treize personnes, devait être expulsée
du deux pièces qu'elle occupait.
Contrairement à ce que veut nous faire croire la mafia
des généraux, le terrorisme, comme l'intégrisme, n'est pas
tombé du ciel sur les Algériens. On ne naît pas terroriste
en Algérie. C'est le système mafieux fondé sur l'exclusion
qui a donné naissance à ce phénomène, dont il tire profit
pour s'étemiser, au grand dam d'un peuple qui ne demande
qu'à vivre heureux.
Il n'y a que les relais médiatiques de la mafia qui
refusent de s'interroger sur les causes et les origines du
terrorisme. Ainsi, ils ont la partie belle pour clouer au