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N°55
                                                Décembre 2016                  International Aventure Peugeot


            avaient  ensuite  vécu  les  atermoiements  sur  le  rassemblement  de  2015,  conclus  par  le  retrait
            officiel de l'Aventure de ce projet (on se rappelle que le flambeau avait été repris in extremis
            et haut la main par deux clubs qui étaient parvenus à monter en quelques semaines une opération
            finalement  très  réussie).  Ils  se  sont  trouvés  surpris,  enfin,  lors  de  l'assemblée  générale
            extraordinaire  du  mois  d'octobre  à  Poissy,  où  on  leur  a  annoncé  le  regroupement  des  trois
            associations  de  sauvegarde  des  patrimoines  Peugeot,  Citroën  et  DS.  Perplexes  sur  ce
            rapprochement,  ils  ont  entendu  ce  jour-là  d'autres  annonces  relatives  au  financement  et  à
            l'organisation qui les a placés dans un état d'esprit proche du désarroi. Parmi les signataires des
            e-mails  diffusés  par  l'Aventure  dans  les  mois  suivants,  il  y  avait  un  certain  Xavier  Crespin,
            inconnu du plus grand nombre jusque là. Le 17 juin, nous le découvrions. Son discours fut très
            motivant par sa tonalité et par son contenu. Il s'ajoutait à deux faits positifs : (1) l'implication
            évidente  de  l'Aventure  Peugeot,  que  traduisaient  le  nombre  de  voitures  remarquables
            acheminées depuis la France, le prestige du lieu et la haute tenue du programme ; (2) la présence
            de  la  famille  Peugeot.  À  cet  IAPM  2016  nous  comptions  parmi  nous  Madame  Carole  Peugeot,
            Thierry  Peugeot  et  Xavier  Peugeot.  Nous  qui  aimons  les  voitures  de  la  marque,  nous  aimons
            également le caractère familial de l'entreprise. Sans jeu de mot juridique, nous avons peu de
            goût  pour  les  sociétés  trop  anonymes.  Une  aventure  industrielle  de  206  ans,  cela  s'admire.
            Comme le montrent régulièrement les études conduites par les grands cabinets de conseil, les
            entreprises  familiales  possèdent  des  atouts  irremplaçables,  à  l'opposé  des  groupes  mus
            uniquement par la quête de la performance financière ; la prospère économie allemande en sait
            quelque chose. Pouvoir serrer la main des légataires d'un magnifique patrimoine qui honore notre
            pays, parler avec eux, c'est un privilège que n'ont pas les possesseurs de véhicules de certaines
            autres marques.

            La combinaison de ces différents facteurs nous a donné le sentiment que l'Aventure Peugeot
            était  relancée,  que  le  Lion  était  reparti  du  bon  pied.  Les  réjouissances  pouvaient  vraiment
            commencer. Le dîner s'est déroulé dans la bonne humeur. Il n'était pas "aux chandelles" mais
            "aux tulipes". Normal, dans le pays hôte du rassemblement, que la célèbre fleur à bulbe servît à
            décorer les tables. Si certains prolongèrent ensuite tardivement la soirée au bar de l'hôtel, les
            autres  allèrent  reprendre  des  forces  en  vue  de  la  journée  du  samedi  qui  s'annonçait  bien
            remplie.

            C'est  tôt  qu'il  fallait  commencer  le  samedi  :  le  petit-déjeuner  était  servi  à  7  heures.
            Traditionnellement,  le  petit-déjeuner  néerlandais  est  très  supérieur  à  la  frugale  collation
            matinale française. Pour l'occasion, dans un "quatre étoiles", il était de toute première classe.
            Puis, le temps pour les organisateurs de rassembler tout le monde sur la pelouse principale afin
            de  donner  les  instructions,  la  grande  balade  en  voiture  pouvait  partir.  On  ne  croyait  plus
            tellement à une belle météo en ces derniers jours du printemps, mais les cieux décidèrent de
            nous combler : les cabriolets pouvaient rouler décapotés. L'attraction de l'étape du matin était
            un trajet tout au sud du parc national de la Basse-Veluwe, vaste étendue préservée dans un pays
            connu  par  ailleurs  pour  sa  densité  de  population  record.  On  y  traverse  de  beaux  espaces
            sablonneux  ou  arborés.  On  peut  y  rouler  détendu  sur  des  chaussées  encore  agrémentées  de
            longues rangées d'arbres de chaque côté. Ce n'est plus le cas en France, où l'on a abattu les
            belles  allées  de  platanes  au  nom  de  la  sécurité.  En  dehors  du  parc,  dans  la  traversée  des

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