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RAPPORT DE SYNTHESE DU PROJET DECONSTRUIRE LA VIOLENCE PAR L’ART
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      « dynamisent les processus créatifs de l’enfant ». Le proces-  lence conclue par ces derniers comme transgression des
      sus créatif est d’ailleurs bien plus intéressant que le résultat   normes éducatives chez les enfants. La violence des en-
      final. Concentration, sens de l’observation, rigueur et patience   fants ne serait donc pas d’abord un problème de jeunes,
      font partie des nombreux bénéfices des activités artistiques.   mais un problème d’adultes.
      Selon cette même référence, initier les enfants aux arts et     Grâce au partage des expériences durant les groupes
      les aider à développer leur créativité leur permet d’inventer   d’expression, des acquisitions ont été observées :
      de nouveaux langages et leur ouvrent la voie à de nouveaux
      apprentissages. « Cela permet également de leur apporter   ·  Un meilleur positionnement par rapport à leurs at-
      un cadre, une structure et des règles : on peut être très libre   tentes des résultats scolaires de leurs enfants. De tolérer
      et très créatif tout en respectant les autres, leurs projets ou   l’échec et de renforcer positivement les efforts ;
      encore le matériel », rebondit l’art-thérapeute.           · Une prise de conscience que chaque enfant est unique
                                                                 et singulier et qu’aucune comparaison interpersonnelle
        · Amélioration des compétences comportementales          n’est bénéfique pour l’équilibre psychique de l’enfant ;
      Après avoir effectué plusieurs ateliers avec les enfants, nous   · Se rendre compte de l’importance d’imposer les limites
      réalisons que les activités partagées avec eux ont agi, d’une   et les règles de conduite dans le milieu familial ;
      manière ou d’une autre, sur leurs comportements inadaptés.   · Une prise de conscience de l’importance de « la nourri-
      En effet, les enfants nous paraissent légèrement moins im-  ture affective » dans le développement psycho-social de
      pulsifs et agressifs, grâce à leur prise de conscience de l’im-  l’enfant ;
      portance de la communication et la verbalisation dans leurs   ·  Un meilleur encouragement de l’enfant à s’exprimer
      interactions sociales.                                     librement et à se confier à ses parents sans craintes
          Par ailleurs, les enfants sont désormais plus investis dans   d’être jugé ou sanctionné, et qu’un enfant a le droit de
      la communauté. En effet, les ateliers ont alimenté leur sen-  commettre des erreurs et des fautes ;
      timent d’appartenance à l’institution et ont changé leur per-  · Une meilleure différenciation entre l’enfant imaginaire
      ception de l’école, longtemps considérée comme cadre de    et l’enfant réel ;
      rigidité, de sérieux et de sévérité. Par conséquent, les enfants   · Une prise de conscience que l’enfant roi ne peut pro-
      ont créé des liens entre eux et ont revalorisé l’espace éduca-  duire qu’un enfant tyran ayant des conduites démesu-
      tif. Les ateliers ont ainsi été un cadre qui se veut contenant,   rées que le parent ne pourrait pas contrôler ;
      structurant et apaisant pour les enfants.                  · Une meilleure communication avec l’enfant par le fait
          Selon une étude menée par Normand et col. (2011), les   de le considérer comme un être à part entière et ayant
      enfants ayant suivi un programme d’activités artistiques   ses propres espoirs et rêves. Rompre avec le mythe de
      étaient plus coopératifs, entretenaient de meilleures inte-  l’enfant parfait. Apprendre à écouter les désirs des en-
      ractions avec leurs pairs et étaient plus autonomes que les   fants ;
      élèves n’ayant pas participé au programme. Les parents et les   · Une meilleure perception de l’enfant dans sa dimen-
      enseignants ont également noté une réduction marquée de    sion réelle et non pas imaginaire ou souhaitée et de ses
      certains problèmes de comportements internalisés comme     propres compétences ;
      l’anxiété et la timidité, et de certains problèmes de compor-  · Moins de comparaisons entre lui et ses pairs intégrant
      tements externalisés comme de l’agressivité (Lobo & Winsler,   le fait que chaque enfant est unique et singulier ;
      2006, cité par Normand et col (2011)). En ce sens, selon les   · Moins d’exigence par rapport aux résultats scolaires,
      résultats d’une  étude (Muniz et  coll., 2014), un  parent qui   « Une note ne reflète jamais l’intelligence de nos en-
      s’adonne fréquemment à ce type d’activité avec son enfant   fants : يريغص  ءاكذ  شسكعيم  ددعلا»  a  déclaré  l’une  des
      permettra à celui-ci de développer des habiletés sociales   mamans ;
      considérables.                                             · Plus de renfoncement positif pour l’enfant. ;
          Bien que certaines études sur les effets de l’art chez l’en-  · Une meilleure compréhension du constat suivant : pour
      fant présentent des résultats plus mitigés, la littérature scien-  réduire la violence entre les enfants, il faut commencer
      tifique fournit plusieurs évidences selon lesquelles la partici-  par réduire la violence à leur égard, qu’elle soit physique
      pation active à des activités artistiques dans le cadre scolaire   ou psychique ;
      comporte des bénéfices non négligeables sur le plan social   · Les mères ont rapporté qu’elles sont désormais moins
      et sur le plan émotionnel. Par ailleurs, en plus de bénéficier au   violentes avec leurs enfants et favorisent plus la commu-
      développement normal d’un enfant, l’art aurait des effets po-  nication et les échanges ;
      sitifs auprès de clientèles plus spécifiques telles que les en-  ·  L’importance  du  self  care  et  de  consacrer  des  res-
      fants provenant de milieux défavorisés sur le plan socioéco-  sources pour soi-même ;
      nomique, et les enfants chez qui on a diagnostiqué un trouble   · Rompre avec le mythe de la mère parfaite (l’hyper-ma-
      autistique ou un syndrome d’Asperger (Massé, 2015).        ternalité) ;
                                                                 · Apprendre à réfléchir avant d’agir en ce qui concerne
                                                                 les prises de décisions ou le passage à l’acte violent
              2. En ce qui concerne les parents
                                                                 avec les enfants ;
                                                                 · La prise de conscience que la violence n’est pas que
        · Le type de violence le plus répandu chez les parents est   physique ou verbale, elle peut être également morale
        le type de « violence légitime » (Petitot, 2001) justifiant la né-  faisant preuve de non satisfaction et non reconnaissance
        cessité de l’usage de la violence dans certaines situations   par rapport aux efforts fournis par l’enfant ;
        où elle s’avère nécessaire ou dans une visée éducative.   · Avoir un enfant ayant des besoins spécifiques ou des
        · L’absence de crédibilité des adultes pour réguler la vio-  troubles de l’apprentissage est moins honteux pour

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