Page 130 - Des ailes pour le Brésil
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Le choc culturel n’est ni acculturation, ni angélisme, ni aliénant, ni
naïf, mais seulement supportable si le respect existe entre deux
cultures.
Or, ma culture d’adoption et ma culture d’origine étant toutes deux
Latines, je constatais en fin de compte qu’elles se ressemblent
beaucoup sur certains points.
Il faut ajouter que mes dernières années comme homme marié
avaient été un vide affectif, « Le mal d’amour ».
Je n’eus donc finalement pas trop d’hésitation à me décider à
prendre ma retraite sur ce lopin de terre aride, à la recherche d'une
vie plus valorisante, plus riche en émotions et peut-être avec de la
tendresse.
J'avais obtenu ma carte de résident permanent au Brésil.
Ma fille Véronique s’occupa de vider mon appartement parisien.
J’avais trouvé un acquéreur à ma collection de canards
miniatures qui symbolisaient les souvenirs des pays où j’avais posé
mes pieds - et ma voiture était vendue.
Le champ était libre.
Après avoir prévenu de mon départ, informé les services des
impôts et dit au revoir à mes derniers amis, une nouvelle vie
commença, un saut dans l'inconnu.
CHAPITRE XIII.
Retour définitif au Brésil, en janvier 1998, quinze ans de brousse, je
deviens un retraité français de l’étranger, mon dernier nid, le procès.
Je m’envolai et retrouvai ma propriété du nom de « Chácara
Tarauaka », à 70 kilomètres de Fortaleza.
Le mot « Chácara » signifie en brésilien : petite propriété rurale où
l'on cultive fruits et légumes et où on élève des animaux.