Page 135 - Des ailes pour le Brésil
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-  Monsieur C, reconnaissez-vous avoir démoli le mur ?

                  Offusqué,  il  répondit  bien  fort  et  sans  gêne,  avec  un  aplomb  de
                  circonstance,  caché  sous  un  vernis  de  fausses  et  mielleuses
                  politesses.

                      -  Bien sûr que non, c’est une pure invention ! »

                   Et pour confirmation, il cita avec brio le nom de son témoin.
                  Celui-ci déclara contre toute attente, peut être apeuré par la crainte
                  d’un  faux  témoignage,  qu'il  avait  vu  Georges  écraser

                  méticuleusement le mur avec son 4X4 Toyota rouge.
                         Le juge me demanda à combien j’estimais la valeur du mur et

                  le préjudice moral.
                         Je répondis spontanément, 2 000 US$.

                  Alors Georges, l’iconoclaste furieux, fit un bond sur sa chaise, en
                  vociférant des injures en français.

                  Le juge tapa sur la table pour qu'il se calme et il commença à dicter
                  le jugement à son greffier.

                  C’est alors que je l’interrompis et déclarais que je ne voulais pas
                  recevoir d’argent douteux de cette créature, considérant que cela ne

                  changerait pas son éducation et ses agissements.
                  Le  juge,  le  promoteur  et  le  greffier  de  justice,  en  entendant  ma
                  déclaration restèrent ébahis, bouche bée.

                   Je pense que ce procès était stupéfiant et inédit pour eux, avec cette
                  scène de deux Français qui se battaient verbalement avec autant de

                  hargne.
                         Cela manquait de dignité.

                         Une vraie bataille de chiffonniers !
                   La  sentence  notifiée  fut  la  suivante :  Georges  ne  devait  plus

                  s'approcher  de  notre  famille,  sous  peine  de  travaux
                  communautaires.

                   À la lecture du verdict, il devint blême de fureur et ne nous a plus
                  jamais adressé la parole, ni ne tentait quoi que ce soit contre nous.

                  Il mourut, en 2013 suite à une crise de goutte. Triste fin ! Que Dieu
                  ait son âme.
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