Page 136 - Des ailes pour le Brésil
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Le procès d'indivision dura quinze ans, avec différents avocats et des
                  erreurs d’interprétation topographiques du notaire et des différents

                  juges du coin.
                           En 2003, après huit ans de vie commune, je décidais d'épouser

                  Éliane,  ma  petite  femme  indienne  blonde  qui  ne  ressemble  à
                  personne - elle ne m’avait jamais demandé le mariage, à la différence

                  de mes anciennes femmes.
                   La  cérémonie  officielle  se  déroula  au  palais  de  justice  de
                  Cascavel dans une salle exiguë, crasseuse et étouffante.

                         Nous étions accompagnés de deux avocats témoins de service.

                   Après une longue attente, comme d’habitude, un gros et énorme
                  juge suant, à la mine patibulaire, célébra notre mariage sans une
                  seule parole de bienvenue ni un sourire.

                          Ma femme, après ce mariage à marqué d’une pierre blanche
                  ou noire, demanda la nationalité française, qu’elle obtint après les

                  cinq ans réglementaires. Encore, aujourd'hui, nous ne pouvons pas
                  oublier cette scène lugubre. En revanche, les autorités brésiliennes

                  de Brasilia nous envoyèrent avec de jolis rubans colorés, le plus beau
                  et inimaginable certificat de mariage.

                      Pour notre voyage de noces, nous sommes allés au Chili où j’ai
                  retrouvé difficilement  la langue de  ma  jeunesse,  le « castelhano »

                  (l’Espagnole).
                       Pour voyager, j’ai avec quatre langues la chance de pouvoir ne

                  me débrouiller pas trop mal.
                       Notre  légionnaire  nous  avait  quittés  pour  une  nouvelle  vie,
                  j'appris qu'il avait pris sa retraite de militaire en Lorraine, région où

                  vivait sa famille.
                      Nous  conservons  un  bon  souvenir  de  Serge,  cet  écorché  vif,

                  introverti, qui accompagna notre vie pendant plus de deux ans.
                  CHAPITRE XIV.

                  Des  ailes  aux  palmiers,  mon  seul  diplôme  celui  d’agriculteur,
                  botaniste amateur, serpents, chevaux, dobermanns.

                       Nous  nous  étions  convertis  entre-temps  en  agriculteurs,  à
                  l’ombre  des  palmiers.  Mon  bien-aimé  professeur  d’agronomie,

                  après  trois  jours  de  cours  intensifs,  nous  octroya  un  diplôme
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