Page 131 - Des ailes pour le Brésil
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L’entrée de Chácara Tarauaka, en 2010.
Le mot « Tarauaka » signifie : endroit où il y a de l'eau, dans
la langue indienne de l'État de « l'Âcre » au Nord du Brésil.
Un vieil Indien au teint buriné par le soleil, et ne sachant pas son
âge, m’initia à l’histoire des environs.
Cet honorable patriarche était le seul témoin à perpétuer
l’histoire de notre voisinage, par la transmission orale.
Il dit avoir connu, il y a très longtemps, une femme qui venait de
ce lointain état de l’Âcre, a laquelle appartenaient ces terres, qui
s’étendaient à l’infini.
La bâtisse principale était en fait la ruine d’une ancienne ferme,
dont les précédents propriétaires avaient élevé des lapins et fabriqué
des antidotes contre les venins de serpent.
En fin de semaine, elle devenait un dancing.
Lors d’un de mes séjours de deux mois à Paris, Éliane et sa fille
Érica, complètement isolées, avaient gardé courageusement ma
petite maison pendant deux mois.
Un soir, une scolopendre, un mille-pattes de 20 centimètres, piqua
Éliane, alors qu’elle regardait la télévision.
C’est une morsure très douloureuse dont elle garde toujours la
marque sur l’épaule.
Elles avaient dû, en pleine nuit, aller à l’hôpital de « Cascavel »,
distant de huit kilomètres, pour recevoir une injection de sérum
antivenimeux.
Résultat, en 2016, elle a dû se faire opérer d’un profond kyste.
Pendant mon absence, d’autres désagréables incidents
s'étaient produits.