Page 128 - Des ailes pour le Brésil
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Celui qui m’apprit cette mauvaise nouvelle fut notre ami commun,
André, lors d’un de ses séjours dans la fazenda.
Quelle lavette ! Quand je pense qu’il avait eu le culot de me
demander de l’héberger quand il passait à Paris !
Maintenant que j’avais l’intention de quitter la France, je n’avais
plus que les yeux pour pleurer sur mon passé.
CHAPITRE XII.
La fringante Éliane « La perle de la brousse », les ailes exotiques,
l’amour, année 1995.
Un jour, en allant faire les courses au village de « Cascavel »,
j'aperçus de loin dans le marché de la viande, une jolie tête blonde
aux cheveux bouclés, qui portait dans chaque main un seau d’eau,
sa démarche était élancée, légère et gracieuse.
Elle me fit penser dans un premier temps à une Scandinave.
En m'approchant de plus près pour la contempler, je constatais
que sa morphologie et son visage, étaient plutôt ceux d'une
Indienne, mais avec une peau claire, des yeux brillants marrons.
Je tombais en arrêt devant elle.
Ce qui m’impressionna aussi, c’étaient ses mains au long doigt et
les gestes élégants.
À mes yeux, c’était une femme complétement atypique et rare au
Brésil. J'engageais la conversation dans mon piteux « Portugnol » et
amusée, elle a fini par me sourire.
Elle me fit comprendre qu'elle était de passage dans cette petite
ville pour voir sa belle-sœur, et qu'elle était originaire de la ville de
Mossoró, dans l'État voisin, où les étrangers ne venaient que
rarement.
C'était la première fois qu'elle parlait à un « Gringo ».
Je faisais au mieux pour la comprendre et elle aussi de son côté.
La prise de contact avec mon Indienne était établie et consentie
– elle dure et résiste depuis bientôt vingt-trois ans.
C’était mon choc multiracial !
Éliane est issue d'une famille de treize enfants, de classe moyenne
brésilienne, de type matriarcal.