Page 123 - Des ailes pour le Brésil
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Il se révéla être un redoutable consommateur d’alcool et de plus
très concupiscent - un fornicateur impénitent ; ses comportements
quotidiens m’inquiétaient fortement pour l’avenir de notre projet.
Il était capable de boire une bouteille de cachaça dans la soirée. Ce
qui lui valut plus tard une triste mort.
Un dénommé Georges, créature lubrique et salace, conjoint de
la propriétaire franco-portugaise deviendra rapidement un élément
perturbateur et insupportable. Cet individu était propriétaire de
l’hôtel « La France », sur la plage de Caponga et sa réputation était
sulfureuse, il avait l’habitude de prétendre avoir le meilleur avocat et
de trainer tout le monde en justice. Son hôtel était l’antre du diable.
Il se passait des choses pas très catholiques avec les Français du
coin !
Le voisinage de Georges, marseillais d'origine, escroc proxénète,
producteur de films pornographiques, devint rapidement
impossible à vivre et à supporter.
Il nous pourrissait la vie. Il se plaisait à raconter avec gloriole et
fatuité, avoir travaillé à Paris au ministère de la Culture, et que son
ministre - encore bien connu de nos jours - lui avait remis pour qu’il
quitte la France, un gros chèque pour éviter que n’éclate un scandale
culturel.
Cet individu produisait des films financés par le ministère à
caractère prétendu culturel. En réalité, ses navets étaient d’un genre
tout à fait différent, c'étaient des films pornographiques.
Mon associé André travaillait toujours dans une société de
courses à Paris et était en attente d’une mise à la retraite anticipée.
Nous décidâmes de demander la division du terrain en trois
parcelles. André m’indiqua un de ses amis frère franc-maçon, avocat
de Fortaleza et me donna blanc-seing, pour m'occuper du procès,
qui dura quinze ans !
En mars 1996, je fis traduire les actes du procès à Paris par un
sympathique étudiant portugais en droit, un nommé Rodolphe. La
dialectique judiciaire en France est déjà un jargon incompréhensible,
celui du Brésil l’est plus encore pour moi.
Quand, je vous dis que je faisais dans la simplicité et l’inconnu !