Page 121 - Des ailes pour le Brésil
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ensemble pour construire une famille dans les meilleures
conditions.
Le sentiment de trahison est toujours présent, même si avec le temps
il s’atténue un peu.
En tant qu'homme, je pense aussi que mes femmes ont été égoïstes,
mais je comprends l’instinct naturel de la femme qui veut procréer
et s’assurer dans le futur une certaine sécurité.
Mais cela leur donne-t-il le droit de piéger un homme en le rendant
père malgré lui ?
Mais l’aventure, encore une fois, commençait à germer. Elle
serait insolite, mouvementée, belle, et même parfois dangereuse.
Elle dure encore aujourd’hui. Traditionnellement, on associe la
sagesse à une tentative de réduire l’anxiété.
Sur ces entrefaites, je décidais de quitter le monde de la
consommation vers l’irrésistible attirance de « l’ailleurs » et de
l’inconnu, mais sans rejeter les plaisirs de la vie en pratiquant
l’abstinence.
Finalement, ma vie avec mes successives épouses françaises est
un impressionnant cocktail multiculturel détonant.
La première, Françoise, a été élevée en Indochine, dans
l’abondance et la facilité de l’exotisme extrême-oriental, imprégné et
bariolé d’une éducation coloniale à la Française.
La deuxième, Lydia, est née à Sfax, en Tunisie d’une mère
strasbourgeoise et d’un père indigène.
La troisième, Isabelle, de la ville de Melun, respire la province
de France et la petite bourgeoisie.
Elle a été à un moment de sa vie un mannequin de cabine, chez un
couturier de Paris.
Et maintenant, enfin et heureusement, j’ai trouvé la
sauvageonne indienne au fond du Brésil qui m’a fait il y a quelque
temps un merveilleux pot-au-feu en lisant la recette en français !
Elle est toujours en bonne humeur, son sourire me comble de
joie, et irradie ma vie.
Nous ne saurons jamais tout le bien qu’un simple sourire peut
être capable de faire ». Mère Teresa, religieuse (1910-1997)