Page 117 - Des ailes pour le Brésil
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Généralement, j’informais nos consulats ou ambassades
qu’une délégation française ou groupe devaient séjourner dans leur
pays, lors de mes voyages de préparation. J’étais rarement bien reçu,
j’avais l’impression de les ennuyer et leurs coopérations étaient
minimales. En revanche, ces fonctionnaires étaient très contents
d’être invités aux séances importantes et surtout, aux cocktails, dans
lesquels ils papillonnaient.
Je constatais avec regret, à la fin de ma carrière, la forte
diminution des Français siégeant dans les importantes institutions et
instances internationales.
CHAPITRE X.
Retour sur soi, le chômage, les dilemmes.
Pour la deuxième fois de ma vie, en novembre 1992, je me
retrouvais chômeur, ce n’était pas une date à marquer d’une pierre
blanche. La nature n’a rien créé d’éternellement immuable. Ma vie
professionnelle avait été trépidante, la concurrence était rude et
ardue. A la fin de ma vie professionnelle, j’étais rarement en week-
end à la maison, mais plutôt aux quatre coins de la planète.
Maintenant, je devais affronter un moment charnière de ma vie,
d’un nouveau genre : l’inconnu.
Mon inaction subite et peu coutumière m’était pesante et
morbide. Un beau matin, seul assis dans mon fauteuil, j’élaborais un
sombre futur – je réalisais que je me trouvais face à ma retraite.
Après une quarantaine d’années de vie professionnelle, je ne
pouvais toujours pas oublier les injustes renvois des postes où j’avais
travaillé avec acharnement.
Ma vision de la justice avait été mise à mal - règles que je voulais
vertueuses étaient simples : je dois être récompensé si je réussis, et
si je suis fautif, je suis sanctionné. Doctrine, certes, un peu simpliste
mais juste.
Pour la première fois, je faisais un bilan de ma vie. Avant je
considérais que cela était une perte de temps.