Page 118 - Des ailes pour le Brésil
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J’inscrivais dans la colonne « passif » mon éducation
particulièrement agitée, abracadabrante et en marge mon père qui
avait pris l’habitude pendant mon enfance de se défouler sur moi
avec sa ceinture.
Lors d’une visite à son hôpital, quelques jours avant sa mort, en le
voyant, je lui ai pardonné.
Toutes ces séquelles auxquelles on ajoute trois coûteux divorces,
une vie professionnelle oppressante, angoissante faite de servitude
me conduisait lentement vers la dépression.
J’avais beaucoup de mal à accepter l’imperfection de l’existence. Je
me sentais isolé, perdu, inefficace, inutile.
Une bonne amie m’indiqua une psychothérapeute que je ne
peux encore oublier.
Je rentrais progressivement dans la dépression - route de la nuit
transfigurante ou la nuit du Sens.
Mon médecin était une très belle femme, d’âge mûr, avec des yeux
bleus pénétrants, fascinants - que je regrettais de ne pas avoir
rencontré lors de sa jeunesse, tellement elle était attirante. Alors, je
pense que j’aurais essayé de la séduire, ce que j’ai toujours aimé
faire. Elle m’exhortait à m’occuper de moi et laisser les autres
s’occuper d’eux-mêmes.
Je ne crois pas avoir malheureusement beaucoup changé « sur
laisser les autres s’occuper d’eux ». Supprimer la détresse équivaut
est une perte de temps comme vouloir supprimer le mauvais temps.
Le besoin de s’occuper des autres, peut à la longue se révéler
néfaste.
Combien d'entre nous se perdent à aider les autres, pour ne pas
avoir à s'occuper d'eux-mêmes ! Par la suite, ils sont déçus de ne pas
recevoir le retour de leur aide, soi-disant désintéressée - l’altruisme !
Pendant huit mois, cette ravissante et attirante psychologue m’aida à
me « retrouver » et me donna des clefs pour tenter trouver le
bonheur. « Le bonheur est un idéal de l’imagination » disait Kant,
philosophe d’outre-Rhin.
Il parait que bon nombre de patients tombent amoureux de leur
psychothérapeute qui peut incarner l’image de la mère !