Page 116 - Des ailes pour le Brésil
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Une  banque  était  déjà  à  son  chevet  pour  que  ces  ailes
                  poussent  à  nouveau.  Pour  que  cette  société  puisse  continuer  à

                  fonctionner, il fallait réduire l’envergure des charges - donc diminuer
                  le  personnel.  Cruellement,  pour  qu’elle  soit  sauvée,  il  fallait  me

                  licencier. Avec de telles méthodes, espérons qu’elle n’a pas agonisé.
                  J’étais encore le sacrifié alors que je représentais le plus grand chiffre

                  d’affaires de l’agence. Ainsi, mon employeur pouvait récupérer ma
                  clientèle et mes relations, en disant que j’étais parti volontairement
                  en préretraite.

                         Le  métier  d’organisateur  de  congrès  internationaux  ou  de

                  missions  est  nourri  d’imprévus  et  ingrat,  nos  responsabilités  sont
                  fortement engagées et notre indispensable savoir-faire est souvent
                  méconnu et peu valorisé. Cette vie agréable, superficiel dans le luxe

                  des avions et des hôtels ne m’a jamais impressionné et n’a pas altéré
                  mon caractère. Pendant le déroulement de ces voyages à l’étranger,

                  quelques  participants  n’hésitaient  pas  à  nous  prendre  pour  des
                  larbins par méconnaissance de notre métier.

                             Les  responsables  à  l’exportation  de  certaines  sociétés  qui
                  maîtrisaient mal l’anglais, considéraient sans la moindre gêne que

                  nous  devions  les  assister  pour  les  prises  de  contact,  et  même
                  participer aux négociations, avec leurs prospects.

                          Ce que nous faisions bien volontiers quand le temps nous le
                  permettait  et  je  n’ai  jamais  eu  le  moindre  remerciement  de  ces

                  personnes.  Dans  certains  cas,  nous  avions  l’impression  d’être
                  devenus des « businessmen ». Certains hauts dignitaires outranciers
                  se  servaient  avec  indécence  de  mon  ami  Bernard,  polyglotte  et

                  traducteur, sans remerciements.
                   Au cours de plusieurs voyages, j’ai eu de désagréables démêlées

                  avec  la  police  locale  pour  défendre  des  personnes  en  mauvaise
                  posture, surtout les noctambules.

                   Nous  étions  dans  ces  grands  congrès  la  roue  de  secours,  nous
                  devions pouvoir déclencher le plus vite possible l’alerte médicale ou

                  appeler une ambulance.
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