Page 115 - Des ailes pour le Brésil
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Comment distribuer équitablement différentes catégories de
chambres exiguës avec douches seulement ?
Dans un hôtel construit en 1888, ce fut un véritable casse-tête !
Le cahier des charges et les Canadiens exigeaient le choix de cet
hôtel ! J’eus droit à beaucoup de réclamations à mon avis non
justifiées. Ces clients étaient habitués au confort hôtelier de VIP ?
Dans cet assortiment de présidents et de directeurs, certains étaient
insupportables, imbus de leur personne, ils jouaient entre eux à celui
qui était le plus important, caractère bien trempé des Français et des
Latins.
Excédé et fatigué ces jours-là, j’ai failli rendre mon tablier et les
laisser se débrouiller dans la forêt canadienne avec leur programme
minuté de voyage, j’aurais voulu voir ce que ce groupement
d’individus aurait fait sans notre organisation !
Il n’était pas facile de les contenter et ils étaient insatiables et
capricieux. Pendant les congrès et voyages, les difficultés avec les
traducteurs et les journalistes étaient récurrentes, car ils
demandaient toujours des attentions particulières. Si leurs
commentaires écrits étaient négatifs sur l’organisation d’un voyage,
cela pouvait être préjudiciable pour l’agence, cela ressemblait dans
certains cas à du chantage. Quelquefois, je refusais d’organiser
d’importants voyages qui me semblaient ingérables, irréalisables et
peu rentables.
La fin de carrière.
Après neuf ans de travail intensif et d’opérations internationales
fructueuses et rentables, ce fut le dernier congrès et voyage
important et atypique que j’ai organisé pour cette agence. Une
nouvelle tourmente imprévue commença à poindre, j’étais proche
de l’âge de la retraite. Terme fatidique et discriminatoire ! D'un
commun accord avec mon employeur, nous décidâmes de nous
séparer, il me mit en pré-retraite, c’était déjà à la mode. J'appris bien
plus tard que cette agence avait depuis de longues dates du plomb
dans l’aile, avec un trou endémique dans ses finances qu'elle
n’arrivait pas à résorber.