Page 94 - Des ailes pour le Brésil
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connues de lui seul, me conduisit à l’aéroport. Il m'allongea une note
                  salée que j’eus plus tard bien du mal à justifier. À notre arrivée à

                  Mirabel, l’avion d'Air Canada était en train d'être dégivré.
                      Il faisait moins 20 C.

                      Après une longue attente, nous décollâmes.
                      J’atterris le lendemain avec un jour de retard dans la douceur

                  matinale de notre hiver parisien en ayant perdu un jour de travail.
                      Pendant ce séjour à Paris, les heures m’étaient comptées, j’avais
                  juste eu le temps de passer chez moi en coup de vent, pour me

                  changer et refaire ma valise puis d’aller au bureau rapidement, pour

                  examiner les « urgences » et prendre le dossier d'un futur congrès à
                  Sydney, où mon client m’attendait le jour suivant.
                       Dans la soirée, je décollais pour l’Australie, où la chaleur est

                  étouffante à cette période de l’année. Dans cette ville, mon séjour
                  ne dura que trois jours, pour l’étude du dossier dans des bureaux de

                  surcroît climatisés.
                       Seul le sport me permettait alors de récupérer de la fatigue, des

                  changements de  climat  et du « jetlag », le décalage horaire, qui à
                  haute dose devient particulièrement éprouvant pour la santé.

                  Voyage et désenchantement, regrets.
                        En 1962, pour aller de Paris à Tokyo, nous faisions escale en

                  Alaska, à Anchorage - lieu sinistre où un blizzard de neige soufflait
                  et  sifflait  sans  discontinuer.  Dans  une  grande  baraque  peu

                  confortable aux odeurs de bois, un énorme ours polaire naturalisé
                  de près de trois mètres nous accueillait debout les bras ouverts. La
                  boutique duty free shop vendait de l’air dans des boîtes de conserve,

                  sur lesquelles était inscrit « air de l’Alaska » - surprenant marketing
                  touristique !

                         Comme le voyage était long et fatiguant, un Japonais qui parlait
                  un français saccadé,  m’indiqua son  truc pour  se sentir en bonne

                  condition physique le lendemain.
                  En arrivant au Japon, « Pays du Soleil Levant », je commandai le

                  remède miracle à la réception du légendaire hôtel Impérial, dans le
                  quartier de Ginza.
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