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évoluent dans le cadre des sections ou qu’ils pratiquent en club le week‐end. La plupart d’entre eux
disent respecter les règles, mais la mission n’en jurerait pas.
1.3.2. Des interrogations sur l’organisation des activités sportives de nature à l’école
Si la mission a observé dans ses visites une réelle prise en compte de la sécurité, elle est néanmoins
conduite à s’interroger sur l’organisation des sports de nature à l’école : à l’évidence, il existe des
« trous dans la raquette ».
Il lui semble tout d’abord que l’accident de Die, symbolique et révélateur d’un ensemble de
dysfonctionnements, ne constitue que la partie émergée de l’iceberg. De nombreux établissements,
à Grenoble comme dans les autres académies, confrontent les élèves aux activités de pleine nature
sans parfois que l’institution le sache ou en ait validé le projet. Il est significatif à cet égard que la
section sport nature du lycée de Die n’ait pas fait l’objet d’un audit régulier, car elle ne relevait pas
du cahier des charges des sections sportives scolaires. Et ces sections labellisées, qui sont contrôlées
et accompagnées dans l’académie de Grenoble, le sont‐elles tout autant ailleurs ? Le dispositif mis en
place à Grenoble a le mérite de réinterroger la place des APPN dans le contexte scolaire, en posant la
question du rôle de l’école dans ce type d’activités et du niveau d’engagement que nécessite leur
apprentissage. Cette réflexion doit maintenant être portée plus largement.
L’académie de Grenoble a développé une expertise dans les activités de nature liées à la montagne,
mais les prescriptions qu’elle met en œuvre ne s’appliquent qu’aux professeurs et établissements de
l’académie. Les séjours à la neige de classes venues de la France entière les ignorent et, de toute
façon, n’ont pas l’obligation d’en tenir compte.
On notera toutefois la parution récente d’un guide des « sports de nature en séjours scolaires », fruit
d’une collaboration entre l’Union nationale des centres sportifs de plein air (UCPA), l’éducation
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nationale, la jeunesse et sports, et les cadres techniques des fédérations sportives : ce guide
pratique fournit une aide utile aux équipes souhaitant organiser des séjours scolaires. Il énonce les
règles élémentaires de sécurité dans une dizaine de disciplines et rappelle que « des dispositions
académiques peuvent être rassemblées dans une circulaire académique ». Il précise les différents
modes d’organisation entre les enseignants et le prestataire de l’activité, selon que l’enseignant
encadre ou non l’activité en fonction de son niveau personnel de connaissances et de compétences
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dans celle‐ci .
Il reste enfin le cas du sport scolaire. Le programme de l’association sportive (AS) est adopté par le
conseil d’administration du collège ou du lycée mais, au‐delà de cette obligation réglementaire, on
constate que le fonctionnement des associations repose bien souvent sur une trop large délégation
des chefs d’établissement aux enseignants. Les élèves sont confrontés aux sports de nature dans le
cadre des rencontres organisées par l’UNSS, régies par les règles fixées par les commissions mixtes
associant animateurs des AS et représentants des fédérations sportives. Si le niveau technique n’est
pas forcément élevé, l’engagement physique peut être important. En outre, les directions régionales
et départementales de l’UNSS inscrivent leur action dans le cadre de l’UNSS nationale, qui a son
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Guide 2016 Les sports de nature en séjours scolaires, édité par le ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement
supérieur et de la recherche.
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Cf. notamment les fiches « Les questions que je dois me poser pour construire le projet », « La sécurité, le risque, les
conditions d’autorisation et les fiches sanitaires ».
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