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               règlement fédéral  et prend en compte les règles des fédérations sportives dans l’organisation des
               championnats,  tout  en  étant  sous  l’autorité  du  recteur  qui  peut,  comme  à  Grenoble,  édicter  des
               prescriptions  s’appliquant  aux  associations  sportives  en  établissement.  Pour  l’UNSS,  la  circulaire
               signée par la rectrice de Grenoble complique la situation, par exemple pour l’organisation des raids
               multisports : l’application des PASS conduit ainsi à abandonner la pratique de la raquette à neige,
               l’activité  étant  assimilée  au  ski  nordique  et  requérant  l’utilisation  de  détecteurs  de  victimes
               d’avalanche dont ne sont pas forcément dotés les établissements. Par ailleurs, un certain flou règne
               manifestement  dans  les  pratiques  locales  concernant  les  jeunes  officiels  licenciés  de  l’UNSS  qui
               seraient amenés à « encadrer » d’autres élèves dans des activités de pleine nature, notamment en
               ski  alpin.  Ils  reçoivent  une  formation  en  matière  de  sécurité,  mais  en  aucun  cas  ils  ne  devraient
               porter cette responsabilité. Il ne suffit pas d’affirmer que « ces jeunes sont en autonomie surveillée »
               comme  l’a  entendu  la  mission  au  service  régional  de  l’UNSS :  il  ne  faut  pas  les  laisser  seuls  en
               responsabilité.


               D’une manière générale, l’institution fait face à une évolution dans les sports de nature qu’elle a du
               mal à prendre en  compte : les attentes des jeunes, une  certaine forme de  pression sociale et les
               innovations techniques poussent les professeurs à s’engager sur la voie de pratiques qui parfois les
               dépassent.  Cela  pose  clairement  la  question  de  la  place  des  APPN  dans  la  formation  initiale  et
               continue des professeurs d’EPS. Mais ce que, unanimement, chefs d’établissement et enseignants
               attendent, c’est une formation sur les aspects juridiques et réglementaires. Force est de constater
               que l’on ne peut s’appuyer sur un corpus de textes précis.


               1.3.3.  Un cadre réglementaire diffus, laissant une large marge à l’appréciation

               L’activité physique qui s’exerce en pleine nature est expressément prévue, et promue, par les textes
               qui régissent l’enseignement de l’EPS. Elle ne fait pas pour autant faire l’objet de règles spécifiques.
               Deux explications sont avancées.


                      –  Les principes qui régissent l’éducation physique et sportive – notamment l’obligation de
                          moyens pour assurer des conditions optimales de sécurité pour les élèves – s’appliquent
                          dans  tous  les  lieux  et  toutes  les  activités.  Il  n’y  a  donc  pas  lieu  de  définir  des  règles
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                          particulières . Il convient de se référer à des principes généraux (droits et obligations des
                          fonctionnaires,  statut  particulier  des  professeurs  d’EPS,  dispositions  du  code  de
                          l’éducation  sur  l’organisation  des  enseignements,  l’autonomie  pédagogique  des
                          établissements, etc.), aux arrêtés sur les programmes ainsi qu’aux circulaires et notes de
                          service, telles que la note ministérielle du 9 mars 1994 relative à la sécurité des élèves et
                          à la pratique des activités physiques scolaires, la circulaire du 13 juillet 2004 relative aux
                          risques particuliers à l’enseignement de l’EPS et au sport scolaire ou encore la circulaire
                          du 3 août 2011 relative aux sorties et voyages scolaires dans le second degré.

                      –  L’activité de pleine nature obéit à des contraintes ou des incertitudes qui ne peuvent être
                          dictées par des dispositions législatives ou réglementaires fixées par avance. De fait, un
                          encadrement normatif ne peut prévoir toutes les situations en milieu naturel. Le maître
                          mot  est  l’adaptation :  adaptation  de  l’activité  à  l’âge  et  au  niveau  des  élèves,  à  leur
                          pratique, aux conditions météorologiques, etc. L’enseignant d’EPS est ainsi tenu à une
                          évaluation  permanente  du  niveau  de  maîtrise  des  élèves  dans  l'activité  et  de  leur

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                 Le nouveau règlement fédéral 2016‐2020 met davantage en évidence la question de la sécurité.
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                 Seule la natation fait l’objet d’une réglementation spécifique.


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