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LES ABBAYES ET LE MOYEN ÂGE
déranger les moines placés à l ’ autre bout,
plus près du chœur. La ruelle des convers de
Fontfroide est un patrimoine exceptionnel.
Très peu d ’ abbayes cisterciennes ont
conservé leur ruelle. Celle-ci, avec sa voûte
en demi-berceau, est intacte.
5- LE CLOÎTRE.
Après la croisade, les dons en argent et en
terres affluent. Les cisterciens, n ’ ayant pas
droit aux décorations, investissent dans l ’
architecture. La couverture, à l ’ origine posé
des intempéries, et une pelisse pour lutter sur une charpente en bois au niveau des co-
contre le froid. C ’ est l’ a bbé qui pourvoit lonnettes, est surélevé. L ’ abbaye se met à
à l ’ habillement complet de chaque moine la mode du gothique : on cherche l ouverture,
ou convers. Rien ne leur appartient en pro- la lumière, la finesse.
pre, ni chaussette ni couteau… Le cloître joue sur les symboles.
4- La ruelle des convers.
La forme ronde des oculi est de l ’ ordre du
La ruelle des convers sépare deux mon-
divin, tandis que le carré -ou presque- formé
des. L ’ espace sacré des moines s ’ ouvre
par les galeries est l ’ ordre terrestre.
derrière le mur, à l ’ abri des regards et du
De même, 3 oculi groupés évoquent la Trini-
bruit. De ce côté-ci, les va-et-vient sont in-
té : le Père, le Fils, le Saint-Esprit. Le Jeudi
cessants car la ruelle est pour les convers
Saint, l ’ abbé vient ici, à ce bassin installé
le passage obligé pour rejoindre la cour
entre les colonnettes, près de l ’ église. Il
des ateliers, le réfectoire, le dortoir, le cel-
plonge ses mains dans l ’ eau et lave les
lier ou aller à l ’ église.Tout au bout de la
pieds des moines, comme le Christ avait lui-
ruelle, une petite porte mène à l ’ abbatiale.
même lavé les pieds de ses disciples. C ’ est
Le dimanche et les jours de fêtes, elle per-
un signe d ’ humilité et de fraternité. Cette
met aux convers de prendre place au fond
cérémonie s ’ appelle le “mandatum ”.
de la nef, pour assister à la messe sans