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LES ABBAYES ET LE MOYEN ÂGE
6- L ’ abbatiale. 7- La salle capitulaire.
Elle s ’ élève, d ’ abord nue en ses murs, Répartis sur les gradins selon leur ancien-
puis explosant de couleurs vives dans ses neté, les moines écoutent leur abbé. Instal-
vitraux inattendus, impressionnante : dès l ’ lé au centre de la salle dans l ’ axe de la
entrée, l ’ abbatiale exprime la force spiri- porte, son prieur et son cellerier à ses cô-
tuelle de Fontfroide et sa dynamique artisti- tés, Il s ’ installe dans l’ a xe de la porte au
que. Ce qui ne se voit pas à l ’ œil nu, son centre des 3 fenêtres, symboles de la Trini-
acoustique, invite à se placer au centre de la té. Son prieur et son cellerier à ses côtés, il
nef pour entonner un chant qui voyagera, lit un chapitre de la Règle de saint Be-
limpide, dans ce majestueux vaisseau. noît. Puis vient le chapitre des coulpes qui
L ’ église est le lieu de la louange. fixe les punitions pour les manquements à
la Règle, jeûne ou enfermement selon leur
Les moines chantent, assis face à face dans
gravité. Enfin les questions matérielles sont
le haut de la nef, non loin du chœur. Les frè-
discutées : financières, agricoles, prati-
res convers sont au fond, séparés d ’ eux
ques. Ainsi en est-il à Fontfroide, immua-
par la “haute clôture” , sorte de barrière,
blement chaque jour, pendant 9 siècles...
dont on voit la trace sur les piliers centraux
“ Capitulaire ” vient de “capitulum ”, di-
de la nef.
minutif de “caput ” ( la tête en latin ).
“ Capitulum ” désigne “une petite tête ”,
puis la partie d ’ un écrit, puis la réunion de
chanoines au début de laquelle on lisait un
chapitre de la règle. Le mot “chapitre ” en
dérive également. Lorsque les frères
convers assistent au chapitre, les diman-
che et jours de fête, ils se tiennent à l ’
extérieur de la salle, debout dans la gale-
rie. Ils n ’ interviennent pas : ils n ’ ont pas
“ voix au chapitre ”.
