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        PARTIE III



                           C /   PLUTÔT QU’UNE PENTE

                                LIBERTICIDE ET AUTORITAIRE,

                                LE PLAN DE DÉCONFINEMENT
                                DE LA FRANCE INSOUMISE



                           Le tableau non exhaustif dressé ici démontre l’ampleur des enjeux et des risques qui
                           perdurent dans la phase dite de « déconfinement ». Tant que certaines conditions ma-
                           térielles ne sont pas réunies, le déconfinement reste hasardeux. Conscients de ces
                           dangers, les parlementaires insoumis ont les premiers, dès le 30 mars, mis à l’ordre du jour
                           la question du déconfinement dans une tribune de presse collective . Jean-Luc Mélen-
                                                                                         3
                           chon, président du groupe parlementaire de la France insoumise, a ainsi dénoncé dans
                           l’hémicycle le risque d’une « sortie hasardeuse » du confinement après une « gestion calami-
                           teuse ». Dix jours plus tôt, il expliquait que « le déconfinement doit être organisé de manière
                           infiniment  plus  méthodique  que  le  confinement,  un  déconfinement  qui  n’est  pas
                           méthodiquement organisé est un déconfinement dangereux ». Les récents bras de fer
                           avec les collectivités territoriales témoignent de ce caractère hasardeux. En proie à des
                           difficultés financières, dont près de 15 milliards d’euros de perte prévisionnelles liés au
                           confinement, elles subissent de plein fouet le manque de masques et de tests, les diffi-
                           cultés inhérentes à la réouverture des écoles et aux transports. Sans compter qu’elles
                           risquent de se retrouver en première ligne de la crise sociale qui s’avance, étroitement
                           liée à la crise économique.

                           Faute de masques accessibles en nombre et gratuits, et faute de tests en nombre
                           suffisant, le gouvernement a avancé sur la pente dangereuse de l’autoritarisme et de
                           la surveillance de masse .

                                     Le traçage numérique est là pour individualiser
                                   le problème et ainsi cacher la gestion de la pénurie :

                                   le solutionnisme technologique est présenté
                                   comme un passage obligé face à la pénurie
                                   de masques, de moyens sanitaires et de tests.
                                   [...] Le gouvernement utilise une stratégie

                                   du choc : utiliser la crise sanitaire pour faire
                                   passer cette surveillance, habituer les gens
                                   pour inscrire ensuite ces dispositions
                                   dans le droit commun.

                                   Audition de Klorydryk, membre de La Quadrature du Net
                                   et de Chloé Berthélémy, Policy advisor eDRI

                           Dès le 28 avril, 140 experts en sécurité informatique alertent dans une lettre ouverte
                           des  dangers de StopCovid, considérant que l’application « ouvre la porte à une
                           surveillance de masse ».





                           3 / « Le monde d’après doit commencer dès maintenant », le Journal du Dimanche, 30 mars 2020
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