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                     lorsque les masques seront accessibles aisément à l’ensemble de la population. »
                     L’Éducation nationale ne devait donc plus les fournir aux élèves qui le souhaitent
                     alors que les difficultés d’approvisionnement demeurent et que la non-gratuité des
                     masques génère des situations d’inégalités fortes entre les familles. Finalement, le
                     port du masque en école élémentaire n’est plus recommandé et il est limité aux seuls
                     élèves présentant des symptômes. Sans parler des difficultés à empêcher les enfants
                     de jouer ensemble. Ni même questionner le sens de « l’école » dans ces conditions.

                     Les cas de  coronavirus  risquent  de  se multiplier  par l’intermédiaire des établisse-
                     ments scolaires en proie aux difficultés matérielles. Ce, alors même que la ministre M.
                     Pénicaud semble décidée à mettre un terme au chômage partiel. Le 9 mai, 4 cas de
                     coronavirus ont été détectés au collège de Chauvigny (Nouvelle-Aquitaine) : la rentrée
                     a été repoussée. La lettre des élus franciliens est à présent signée par 394 maires.
                     Comme beaucoup de maires, Mohamed Gnabaly, maire de L’Île-Saint-Denis audition-
                     né le 28 avril, a déclaré qu’il ne prendra pas la responsabilité de la réouverture des
                     écoles sans garanties sanitaires. Les syndicats eux aussi convergent sur ce point.
                     « On ne veut pas que la responsabilité repose sur le local quel qu’il soit. » souligne,
                     Corine Chartier, professeure d’EPS et représentante SNEP-FSU09, auditionnée le 29 avril.




                     4 / LES TRANSPORTS


                     Pour permettre à toutes ces personnes libérées de la garde de leurs enfants de retrou-
                     ver le chemin du travail, le point crucial est celui des transports. Elisabeth Borne a
                     tracé les grandes lignes du déconfinement le 7 mai. En milieu urbain : l’objectif est
                     d’augmenter l’offre le plus vite possible tout en respectant la distanciation physique et
                     donc, de limiter la demande. Augmenter l’offre tout en limitant la demande. Dès le 11
                     mai, l’offre minimum doit être de 50%. Une offre normale est visée d’ici début juin.
                     Concernant  les  déplacements  interrégionaux,  l’offre  sera  volontairement  réduite.
                     TGV & Intercités fonctionneront fin mai à 40% maximum. La réservation et le port du
                     masque doivent être obligatoires, l’occupation des trains plafonnée à 50%.

                     Une question demeure sans réponse : est-ce que ces 50% de places correspondent au
                     nombre de gens qui sont rappelés au travail ? Une inadéquation de la capacité d’accueil
                     dans  les  transports avec  le  nombre  de  travailleurs,  et c’est  autant de  personnes
                     potentiellement propagatrices du virus .  Le risque est grand. Notamment en  Île-de-
                     France. La ministre a indiqué viser une offre de 75% dès le 11 mai tout en misant sur
                     une fréquentation maximale de 15%. Le télétravail doit rester la règle, avec une obliga-
                     tion de disposer d’une attestation employeur pour circuler aux heures de pointe sous
                     peine d’amende. La distanciation physique « à tous les endroits à tous les instants »
                     dans les transports est « impossible », comme l’a justement affirmé la PDG de la RATP
                     Catherine Guillouard au Sénat le 6 mai. La distanciation est « totalement inapplicable
                     dans le cadre d’une règle uniforme », a renchérit le délégué général de Régions de France
                     Jules  Nyssen,  à l’Assemblée nationale.  Les  autorités organisatrices  de la mobilité
                     (AOM) ne se « sentent pas en capacité d’assumer les risques », a témoigné Corinne
                     Casanova, vice-présidente de l’AdCF et du Gart. De manière générale, la distanciation
                     sociale est un défi titanesque. D’autant plus dans les transports des grandes métro-
                     poles comme Paris. Comment limiter la densité à un voyageur au mètre carré, quand
                     la densité moyenne en période normale est de quatre personnes au mètre carré et peut
                     monter au-delà de huit en heure de pointe ? Ainsi, comme le souligne un article du
                     Monde en date du 7 mai, « actuellement (...) 500 000 voyages quotidiens contre 12 millions
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